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Titre Contribution à l'analyse du changement politique : le cas du Creusot
Auteur Claude Patriat
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 32e année, n°1, 1982
Page 62-89
Résumé L'évolution politique du Creusot sur une longue période présente une figure paradoxale. Dans la ville la plus ouvrière du département, on assiste en un siècle et demi à une extraordinaire stabilité politique au profit de la droite qui contrôle les principaux mandats électifs. Episodiquement, des ruptures viennent troubler la surface, mais elles s'avèrent sans durée, et sont immanquablement suivies d'une reprise en main totale. Cela jusqu'à une période récente, où, pour la première fois, la gauche parvient à détenir l'intégralité des fonctions électives locales. La question du changement politique est donc, avant tout, celle du non-changement. Notre hypothèse consiste à poser que cette emprise de la droite renvoie à une autre emprise, celle exercée sur la vie creusotine par l'entreprise Schneider. Enorme entreprise dominant exclusivement l'ensemble du tissu productif, l'usine s'est assurée par l'intermédiaire d'un système complexe, aux multiples facettes, le contrôle de la vie sociale. Elle a toujours tenté, dans la plupart des cas avec succès, d'imposer sa volonté à un pouvoir local dépendant de sa puissance. Par l'examen du dialogue, conflictuel ou pacifique, entre les deux pouvoirs, le paradoxe apparent de l'évolution politique devient paramètre de sa compréhension. Nous avons tenté de la formaliser dans un «modèle du changement» construit sur le système Schneider, et exprimant les différents cas de figure de pouvoir au Creusot: emprise, rupture, résistance, mutation.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais controlled the main elective offices for one and a half centuries. From time to time trouble broke the surface, but it did not last long, and things were always taken firmly into hand. Only recently did the left succeed for the first time, in conquering all local elective positions. The question of political change is therefore, above all, that of non-change. The hypothesis is that this grip of the right rests on another grip, that of the Schneider company, on Creusot life. A huge company dominating exclusively thé whole of the production fabric, the factory managed to get control of the social life through a complex and multi-faceted System. It has always endeavored, usually with success, to impose ils will on a local power dependent on ils strength. Through the examination of the dialogue, conflictual or peaceful, between the two powers, the apparent paradox of the political evolution becomes a parameter for understanding. We have tried to formalize it in a «model of change» built on the Schneider system, which embodies the various patterns of power at Le Creusot : control, rupture, resistance, mutation.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1982_num_32_1_393997