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Titre Théorie critique et critique du totalitarisme
Auteur Jean-Marc Ferry
Mir@bel Revue Revue Française de Science Politique
Numéro 34e année, n°1, 1984
Page 79-102
Résumé La Théorie critique de Horkheimer, Adorno, Marcuse, pourrait-elle constituer une critique «de gauche» du totalitarisme? Sur tout son itinéraire, de 1930 à 1970, cette « première génération » de la Théorie critique reste sans doute animée par une exigence radicalement antitotalitaire, mais sans cesser toutefois d'apparaître comme une critique inachevée du totalitarisme. Partie d'un triple refus ? refus du point de vue extérieur d'une science ou d'une morale ; refus d'une vision de l'histoire comme progrès absolu ou comme déclin absolu ; refus d'une philosophie politique déterministe ou existentialiste ?, l'exigence antitotalitaire de la Théorie critique se heurterait cependant à la triple objection d'une critique généalogique de la raison ; d'une critique non spécifique de la domination; d'une critique non fondée au regard du Droit. La «seconde génération», avec Apel et Habermas, paraît aujourd'hui se donner les moyens d'achever l'intention de la Théorie critique, en l'engageant à réfléchir sur ses propres fondements de droit.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais La Théorie critique de Horkheimer, Adorno, Marcuse, pourrait-elle constituer une critique «de gauche» du totalitarisme? Sur tout son itinéraire, de 1930 à 1970, cette « première génération » de la Théorie critique reste sans doute animée par une exigence radicalement antitotalitaire, mais sans cesser toutefois d'apparaître comme une critique inachevée du totalitarisme. Partie d'un triple refus ? refus du point de vue extérieur d'une science ou d'une morale ; refus d'une vision de l'histoire comme progrès absolu ou comme déclin absolu ; refus d'une philosophie politique déterministe ou existentialiste ?, l'exigence antitotalitaire de la Théorie critique se heurterait cependant à la triple objection d'une critique généalogique de la raison ; d'une critique non spécifique de la domination; d'une critique non fondée au regard du Droit. La «seconde génération», avec Apel et Habermas, paraît aujourd'hui se donner les moyens d'achever l'intention de la Théorie critique, en l'engageant à réfléchir sur ses propres fondements de droit. Can the critical theory of Horkheimer, Adorno and Marcuse be considered a « leftist » critique of totalitarianism ? The itinerary ? from 1930 to 1970 ? of the " first generation " of critical theory was undoubtedly inspired by a radically antitotalitarian position, although it always took the form of an unfinished critique of totalitarianism. The antitotalitarian position stemmed from a triple refusal ? of the external viewpoint of a science or amoral ; of a vision of history as absolute progress or absolute decline ; of determinist or existentialist political philosophy ? and came up against the triple objection of a genealogical critique of reason, of a non-specific critique of domination ; and of an unfounded critique of law. The "second generation", with Apel and Habermas, seems to be giving itself the means of achieving the aims of critical theory by directing it toward a consideration of its own bases in law.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1984_num_34_1_394110