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Titre Les banques centrales face à la crise
Auteur Bentoglio Guilhem, Guidoni Guillaume
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 110, juillet 2009 La crise du capitalisme financier
Rubrique / Thématique
Dossier III : Les stratégies de sortie de crise
Page 291-333
Résumé Dès le début de la crise financière en août 2007, les besoins exceptionnels de liquidité ont entraîné une réaction sans précédent des banques centrales partout dans le monde, y compris de manière coordonnée.Entre août 2007 et août 2008, la Fed a commencé par utiliser ses outils traditionnels. Face à l'échec de ces derniers, elle a rapidement dû innover en attribuant des montants bien plus importants de liquidité et à plus long terme. Cette liquidité supplémentaire était stérilisée. Simultanément, elle a accepté en collatéraux une gamme plus large d'actifs. Dans le même temps, la BCE, qui possède un cadre d'action plus moderne et plus souple, a eu moins besoin d'innover. Elle a adapté ses modalités d'accès à la liquidité, mais sans en augmenter le niveau total et en maintenant un coût élevé.À partir de septembre 2008, la menace d'une crise systémique a provoqué des réactions plus radicales de la part des banques centrales. La Fed a progressivement mis en place des mesures non conventionnelles. Le taux directeur est amené au plus bas, tandis que la liquidité supplémentaire distribuée au système financier et aux investisseurs n'est plus stérilisée. Le credit easing est accompagné d'une expansion de son bilan destinée à soutenir l'économie via le marché du crédit. Dans la zone euro, la BCE décide de servir toute la demande de liquidité à taux fixe et abaisse ses taux directeurs, se substituant aux marchés interbancaires gelés. Ces mesures ne constituent pas une politique d'assouplissement quantitatif, même si le bilan augmente.Dans l'ensemble, la gravité et la complexité de la crise ont obligé les banques centrales à s'adapter rapidement et à innover radicalement. Les réponses ont été rapides, notamment comparées à celles observées au Japon dans les années 1990. Ceci a permis d'éviter un effondrement des marchés et un gel total du canal du crédit. A court terme, les forces déflationnistes prédominent. Les politiques monétaires hétérodoxes devraient donc rester sur le devant de la scène. A plus long terme, les banques centrales sont conscientes du potentiel inflationniste de ces mesures. Les stratégies de sortie sont déjà envisagées. Le timing de la normalisation monétaire sera un enjeu central.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_110_0291