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Titre Est-Sud : les risques d'éviction
Auteur Jacques Adda, Roland Colin
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 34, 1990
Rubrique / Thématique
Deuxième partie : Problèmes et perspectives
Page 327-358
Résumé Depuis un an un net consensus est apparu entre les pays industrialisés sur la nécessité de soutenir économiquement les transformations politiques en cours en Europe de l'Est. L'ampleur de la mobilisation financière intervenue en quelques mois au profit des anciens satellites de l'URSS, et plus récemment en faveur de l'URSS elle même, permet d'envisager des transferts de ressources considérables, comparables dans leur volume à l'effort accompli par les Etats-Unis dans le cadre du plan Marshall après guerre. Au-delà des aspects financiers, la qualité de la coopération offerte et des relations économiques envisagées témoigne de la volonté des pays industrialisés d'assurer le succès d'une transition délicate vers l'économie de marché et, à terme, du développement économique, social et politique de ces pays. Justifiée par l'ampleur des changements intervenus et des défis posés, cette mobilisation n'en contraste pas moins avec l'inertie des dispositifs de coopération occidentaux avec les pays en développement et la portée limitée des mesures prises pour desserrer les contraintes financières qui pèsent sur les régions les plus touchées par la crise, l'Afrique subsaharienne et l'Amérique latine tout particulièrement. Dans ce contexte, les risques d'éviction financière des pays en développement ne doivent pas être sous-estimés, même si une activité plus soutenue peut être espérée dans la zone OCDE en raison du surcroît de demande à l'Est et surtout de l'union monétaire allemande. Ces risques découlent tout à la fois des tensions attendues sur les marchés internationaux de capitaux, des arbitrages budgétaires que ne manqueront pas d'opérer certains pays industrialisés et de la concurrence accrue à laquelle certains pays en développement seront confrontés sur les marchés occidentaux et pour attirer les investisseurs étrangers. Ils sont d'autant plus importants que l'absence de réponse crédible à la crise financière stimule le désengagement des opérateurs privés du Nord.
Résumé anglais A year ago, a large consensus emerged between the industrialized countries about the necessity of supporting economically the current political changes in Eastern Europe. Within a few months, the financial mobilization in favour of the former satellites of the USSR and, more recently for the USSR itself, has reached a great magnitude. Net transfers of resources for these countries could reach a higher level in absolute terms and constant prices than Marshall aid to Western Europe. Beyond these financial aspects, the quality of the offered economic cooperation gives evidence of the industrialized countries willingness in assuring that the uneasy transformation of Eastern Europe countries into market economies will succeed. Whatever the justification of this mobilization is, it makes a sharp contrast with the inertia of the North-South systems of cooperation and the limited ambition of the decisions already taken to release financial restrictions in the developing regions most hit by the crisis, especially Sub-Saharan Africa and Latin America. In such conditions, crowding-out risks for developing countries should not be underestimated, even if higher economic growth could be expected in the OECD countries, particularly in the EEC, due to German unification and rising demand from Eastern Europe. Those risks arise from expected tensions on international financial markets, from political trade-offs that may occur within the budgetary aid of industrialized countries, and from the more intense competition that the developing countries will have to face on world markets and in attracting foreign investments.
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1990_num_34_1_1230