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Titre Vers un féminisme politique hors frontières au Proche-Orient. Regard sur les mobilisations en Jordanie (années 1950-années 2000)
Auteur Latte abdallah Stéphanie
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 103, juillet-septembre 2009 Spécial : Proche-Orient: foyers, frontières et fractures
Rubrique / Thématique
Articles - Fractures
Page 177-195
Résumé Cet article a pour objet l'histoire du féminisme jordano-palestinien depuis les années 1950, entendue comme un cas d'étude exemplaire des recompositions des organisations féminines au Proche-Orient. Depuis les années 1980, ce féminisme a subverti les frontières partisanes, s'est émancipé du nationalisme, avant de s'approprier puis de redéfinir les nationalismes, palestinien puis jordanien, au sein desquels il s'est forgé des années 1950 aux années 1980. Ce féminisme s'est aussi démocratisé en s'ouvrant aux classes moyennes et populaires. Ainsi, contrairement à l'idée d'un renforcement du conservatisme social dans la région au cours des années 1980, qui voit l'émergence de l'Islam politique dans la sphère publique régionale, c'est à partir de cette période que commencent à être formulées des revendications plus radicalement féministes. Celles-ci sont liées à l'émergence de nouvelles actrices militantes, séculières et islamiques, et aux relations qu'elles nouent. Elles sont le plus souvent issues de groupes sociaux ayant moins eu accès à la représentation sociale et politique. Ce féminisme politique hors frontières peut être qualifié de postpartisan, postnationaliste et postislamique. Il s'emploie à contester les violences et les situations de minorités sociales et politiques, à travers la notion large de discrimination (tout à la fois sexuelle, sociale et politique), replaçant au cœur du politique une question démocratique élargie, de la sphère intime et privée à la place des groupes sociaux et nationaux au niveau régional et mondial.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper deals with the history of Jordano-Palestinian feminism since the 1950s. It illustrates the on-going changes within women's organisations in the Near East very well. Since the 1980s, this feminism has subverted party divides, freed itself from both Palestinian and then Jordanian natio-nalism, from which it had developed as of the 1950s and until the 1980s. This feminism also became more democratic by widening its activist base to women from middle and low socio-economic backgrounds. Indeed, contrary to the widespread idea of the resurgence of conservatism in the 1980s when political Islam emerged on the regional public sphere, this period saw the shaping of more radical and independent feminist claims. Such demands are grounded in the emergence of new activist social actors, secular and Islamic, and in their political interactions. These women belong mostly to groups that were poorly represented socially and politically. This cross-boundary political feminism can be considered as postpartisan, postnationalist and postislamic. Using the concept of discrimination (considering at the same time sexual, social and political discrimination), its action is geared towards the contestation of social and political violence and minorities. Yet it places the issue of democratization, understood in a wide sense, from the intimate and private sphere to the role of social and national groups at a regional and global level at the core of politics.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_103_0177