Titre | Répartition et formation du revenu disponible dans cinq grands pays | |
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Auteur | Jérôme Henry, Frédéric Lordon | |
Revue |
Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques |
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Numéro | No 30, 1990 | |
Page | 35-61 | |
Mots-clés (matière) | administration ménage revenu | |
Mots-clés (géographie) | Etats Unis Europe France Grande Bretagne Japon R.F.A. | |
Résumé | L'étude de la répartition du revenu national est le plus souvent limitée à celle du partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits, dont les déterminants essentiels sont les évolutions de la productivité et des salaires réels. Pourtant, l'analyse du partage du produit intérieur brut, incluant l'ensemble des impôts indirects, puis du revenu national disponible qui comprend le solde des opérations avec l'extérieur, permet de mieux prendre en compte le rôle redistributif des opérations de répartition — revenus de la propriété, fiscalités directe et indirecte, cotisations et prestations sociales. La présente étude retient cette seconde démarche pour cinq grands pays de l'OCDE (Etats-Unis, Japon, RFA, Royaume- Uni et France) et couvre la période 1970-1986. Les secousses de 1975 et 1980, consécutives aux chocs pétroliers, et le retournement de 1982 affectent dans tous les pays la part des salaires, qu'elle soit mesurée par le poids des salaires bruts ou des rémunérations brutes dans le PIB ou dans la valeur ajoutée. Le recours à des indicateurs différents modifie en revanche sensiblement la hiérarchie internationale obtenue : les caractéristiques structurelles nationales décrites par les taux d'imposition directe, de salarisation, de prestations et de cotisations sociales sont autant de causes de divergence. L'étude du partage du revenu fait apparaître une structure que l'on peut qualifier d '«européenne» — part des ménages plus faible et des administrations plus forte — face aux répartitions américaine et japonaise. Entre 1970 et 1986 les modifications de la structure de répartition du revenu disponible concernent essentiellement les parts des ménages et des entreprises, celle des administrations restant en général stationnaire, malgré l'augmentation des prélèvements obligatoires en pourcentage du PIB, à l'exception notable des Etats-Unis où elle décroît tendanciellement. L'ajustement au profit des entreprises depuis le début des années quatre-vingt a emprunté des voies très différentes selon les pays. Le calcul du rapport entre le revenu final des ménages et leurs salaires bruts montre une convergence impressionnante des différents pays, mais l'analyse détaillée — prestations sociales, cotisations employeurs et employés, impôts directs... — confirme, sur fond de socialisation croissante du revenu des ménages, l'utilisation d'instruments divers : pression sur les salaires en France ou moindre évolution des revenus de la propriété au Japon par exemple. L'analyse en termes de répartition des «fruits de la croissance» et de contribution des composantes à la formation du revenu des ménages montre que l'idée d'une «norme européenne» de répartition semble perdre de sa pertinence depuis 1982, la France et la RFA conservant cependant des structures assez proches. | |
Résumé anglais | The analysis of National Income distribution is often restricted to that of the shares of wages and profits in value added, the main determinants of which are changes in productivity and real wages. This is because a study first focused on G.D.P, thus including all indirect taxes, then on National disposable Income, which includes the external balance as well, allows a better understanding of the redistribution effects due to direct and indirect taxes, social contributions and benefits and property incomes. This paper follows such a strategy for the five larger economies of the OECD (the United States, Japan, Germany, the United-Kingdom and France) and deals with the period from 1970 to 1986. In every country the wage share was subject to two upward swings around 1975 and 1980, right after the oil crisis, but it has dropped since 1982. This is true no matter what is the method used to compute the wage share. Nevertheless, the use of various indicators significantly modifies the international ranking obtained: structural national characteristic such as the rates of direct taxes create discrepancies as does the ratio of employees to labour force or the financing of social security. This study reveals that there exists a pattern which might be called european-specific — characterized by weaker shares for households and government — and that can be contrasted to that which prevails in the United States and Japan. Between 1970 and 1986 the changes in the structural shares of the National Disposable Income essentially affected households and firms, the share of government was generally roughly constant, in spite of the rising tax burden. The United States is the only exception to this rule with, on the contrary, a decreasing trend. The adjustment of the early eighties in favour of firms has taken various paths, depending on the country. Although the ratio of households disposable income to wages does converge remarkably, a component-by- component analysis — social benefits and contributions, taxes... — confirms that there is, beyond the general growing socialization of the income of households, a variety of parts : the pressure on wages in France or the quietening down of property income in Japan for instance. In terms of sharing the benefits of growth and of contribution to the constitution of households income, the idea of an «european-specific pattern» has become less relevant since 1982, though France and Germany still remain very much alike. | |
Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1990_num_30_1_1198 |