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Titre Taux d'intérêt et croissance à long et à court terme
Auteur Philippe Sigogne
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Titre à cette date : Observations et diagnostics économiques
Numéro No 14, 1986
Page 59-86
Mots-clés (matière)activité économique croissance économique taux d'intérêt théorie économique
Mots-clés (géographie)Pays industrialisés
Résumé Les taux d'intérêt, déflatés par l'évolution des prix récente et prévue, sont actuellement très élevés en regard de leur niveau moyen des trente dernières années. Le resteront-ils durablement ? Si oui, cela handicapera-t-il la reprise ? Quels rôles respectifs peuvent jouer les agents économiques dans un tel contexte ? Pour éclairer ces points les liaisons entre taux d'intérêt et taux de croissance sont regardées ici sous deux angles extrêmes, le long et le court terme. A long terme les théories fondées sur l'hypothèse de comportements rationnels concluent à l'égalité du taux d'intérêt et du taux de croissance lorsque celle-ci se réalise de manière équilibrée. Le plus haut niveau d'activité soutenable implique que soit investie une part du revenu national équivalente à la rémunération du capital. En pratique les taux d'intérêt réels ont été bien en deçà des taux de croissance du fait du rôle accru de la monnaie dans le financement de l'investissement. Mais le capital est resté à la fois insuffisant et sous-utilisé et le chômage s'est installé. Le progrès technique autorise toutefois une croissance potentielle soutenue et donc des taux d'intérêt réels élevés, à condition que la concurrence puisse jouer. A court terme les taux d'intérêt réels fluctuent avec l'activité. Au cours du présent cycle ils n'ont pas atteint cette phase où, du fait de la recrudescence de l'inflation, ils diminuent. Aux Etats-Unis la combinaison d'une politique budgétaire expansive et d'une politique monétaire restrictive a porté les taux à court terme à des niveaux tels que l'attrait des marchés financiers en a été renforcé. Le recul des taux longs ne peut être que progressif en raison des déficits publics qui s'accumulent. Une manière d'assurer l'atterrissage en douceur de l'économie serait d'accompagner la réduction des déficits américains par une activité plus dynamique au Japon et en Europe dans un contexte monétaire relativement strict.
Résumé anglais Interest rates, deflated by the présent and forecast price changes, are very high, compared with the average of the last thirty years. Will that last ? If so, will the recovery be impeded ? What part can each économie agent play in such a context ? Enlightening thèse issues brings us to see how interest rates and growth rates are linked from both opposite angles, the long and the short run. In the long run théories based on the assumption of rational behaviour lead to identical interest and growth rates, when a equilibrated growth is reached. Sustaining the highest level of activity implies investing the exact amount of national income that returns to capital. Real interest rates hâve actually been under growth rates, for the invest-ment has been more and more financed by monetary expansion. But shortage of capital and under-utilization took place at the same time, and unemployment appeared to stay. Still a sustained potential growth and consequently high real interest rates are allowed by the pending technical progress, providing that free compétition be restored. In the short run both real interest rates and activity fluctuate. During the présent business cycle, the stage has not been reached where an inflation upsurge makes them fall. In the United States, short term interest rates skyrocketed, and then financial markets became more attractive, with the policy mix of budgetary impulse and monetary restraint. The building up of public déficits stands in the way of a sharp decrease of long rates. A way to secure a soft landing of the economy would be to combine cuts in american déficits with a more buoyant activity in Japan and Europe in a relatively strict monetary context.
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_1986_num_14_1_1046