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Titre La reproduction de la pauvreté - Sur les échanges de capital social à Cordoba
Auteur Alicia Gutiérrez
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 160, décembre 2005 Figures du ghetto
Rubrique / Thématique
Figures du ghetto
Page 88
Résumé Depuis la fin des années 1970 en Argentine, la pauvreté a évolué de manière croissante et soutenue, jusqu'à toucher plus de la moitié de la population. La recherche exposée ici propose d'expliquer comment font les familles pauvres pour survivre dans ces conditions, en partant de l'hypothèse selon laquelle les stratégies de reproduction ne peuvent être comprises qu'à la condition d'être replacées dans la structure globale de l'espace social. Ainsi, on peut observer que certaines stratégies, différenciées selon les générations considérées, mais aussi selon les trajectoires individuelles des membres de chaque famille, reposent sur la construction de relations extérieures à l'univers de la pauvreté (militants révolutionnaires, membres d'ONG, hommes politiques), tandis que d'autres s'inscrivent dans le cadre de relations entre familles pauvres. Contre la vision homogène de la « marginalité », réduisant les pauvres à une égalité de condition apparente, le concept de capital social permet d'analyser les stratégies familiales en prenant en compte les différences de dotation et de reconversion des formes de capitaux collectifs, familiaux ou individuels possédés. On peut ainsi aborder les stratégies de reproduction en situation de pauvreté à partir des propriétés objectives et incorporées des plus pauvres et non seulement à partir de leurs « manques » (les « nécessités vitales insatisfaites »).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Since the late 1970s, poverty in Argentina has steadily increased, up to the point where half of the population was povertystricken. This article seeks to explain how poor families survive in such conditions, starting with the hypothesis that reproduction strategies cannot be understood unless they are replaced within the global structure of society. These strategies vary with the generation under scrutiny and with the individual trajectory of each family member. The article shows that some specific strategies rest upon the construction of relationships that are external to the world of poverty (revolutionary activists, NGO actors, politicians), while others are played out through relations with other poor families. Against a homogenizing vision of social “exclusion” which reduces the poor to a condition of apparent equality, the concept of social capital can contribute to an analysis of family strategies that takes into account differentiated endowments with different forms of collective or individual capital, as well as their conversion. It is thus possible to analyze reproduction strategies in a situation of poverty on the basis of the objective and incorporated characteristics of the poorest, and not only in terms of what they are deprived of (“unsatisfied vital needs”).
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_160_0088