Titre | De l'étrange lucarne à la télévision, histoire d'une banalisation (1949-1984) | |
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Auteur | Isabelle Gaillard | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 91, juillet-septembre 2006 Consommer en masse | |
Rubrique / Thématique | Consommer en masse |
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Page | 9 | |
Résumé |
Cet article vise à montrer comment un objet totalement inconnu devient, en une trentaine d'années seulement, un objet courant possédé par la quasi-totalité des Français, et ce que masque cette évolution. Cette banalisation s'opère en trois étapes. Les années 1950 sont celles de l'entrée en scène du téléviseur. En dépit de son coût et de sa nouveauté, ce dernier suscite rapidement l'engouement populaire. Prolongement de loisirs connus, il apparaît dans le cadre d'une télévision de service public comme un « droit ». Pourtant sa diffusion reste restreinte socialement et géographiquement. Les années 1960 voient ce petit écran se démocratiser et devenir pour une grande majorité des foyers français un loisir domestique, quotidien et familial. Pour autant, l'objet n'a rien d'ordinaire. Instrument de propagande du pouvoir qui réserve à sa télévision publique une attention toute particulière, nouveau support de la culture de masse, objet de consommation, le téléviseur est vivement critiqué par certaines élites. Surtout, les disparités en matière d'équipement montrent qu'il reste un bien inégalement partagé. Ce n'est plus le cas dans la décennie suivante. Alors qu'il prend des « couleurs », le téléviseur s'ancre massivement dans les temps quotidiens de presque tous les foyers. Objet courant, sa place et ses usages, notamment avec le développement des nouveaux outils que sont la télécommande et le magnétoscope, diffèrent d'une catégorie à l'autre voire d'un individu à l'autre et nuancent le caractère banal d'un bien devenu pour certains indispensable. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
This article shows how a totally unknown object became an ordinary one in only thirty years, owned by virtually all French people and what this development hides. This trivialization took place in three steps. The 1950s saw the arrival on the stage of television. In spite of its cost and newness, it rapidly became a popular craze. As an extension of known leisure, a public service television was considered a “right”. Yet its dissemination remained socially and geographically restricted. The small screen became more democratic in the 1960s to become a domestic, daily, and family leisure activity in the great majority of French households. Yet the object is anything but ordinary. An instrument of propaganda by the power structure that paid very special attention to its public television, a new medium of mass culture, and an object of consumption, television was harshly criticized by certain elites. The disparities in equipment showed that it was not evenly distributed. This was not the case in the following decade. While it took on “color”, the television settled massively into the everyday life of almost all households. The place and uses of this ordinary object, especially with the development of new tools such as the remote control and the VCR, differ from one category to another, or even from one individual to another, and qualify the trivial aspect of a good that has become indispensable to some. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_091_09 |