Titre | Jean Fourastié ou le prophète repenti | |
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Auteur | Régis Boulat | |
Revue |
20 & 21. Revue d'histoire Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire |
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Numéro | no 91, juillet-septembre 2006 Consommer en masse | |
Rubrique / Thématique | Consommer en masse |
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Page | 111 | |
Résumé |
En 1946, après le succès de L'Économie française dans le monde, Jean Fourastié (1907-1990) rejoint le « club des optimistes » du Commissariat au Plan. Économiste non conformiste, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) archétype du modernisateur convaincu que la hausse du niveau de vie entraîne une consommation de masse et amène « l'homme moyen », dont il a une conception élitiste, à transformer son genre de vie, il popularise tant auprès des élites que du grand public, une synthèse subtile basée sur les rapports existants entre production croissante, consommation croissante, productivité et migrations professionnelles. Toutefois, à la fin des années 1950, cet « humanisme optimiste » fait place à des réserves : Fourastié découvre, après Keynes, que l'homme n'est pas un acteur économique rationnel puisque la consommation de masse est en train de donner naissance à une « civilisation de consommation », dont il est le « roi illusoire ». Si le prophète repenti annonce alors la fin des « temps faciles », il n'en renie pas pour autant ses essais économiques antérieurs à l'adresse du grand public et, surtout, ses critiques ne se teintent pas d'anti-américanisme. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
In 1946, after the success of L'Économie française dans le monde, Jean Fourastié (1907-1990) joined the so-called “optimist's club” founded by Jean Monnet from the Commissariat au Plan (State Planning Commission). Fourastié was a non-conformist economist and a professor at the Conservatoire national des arts et métiers. As an archetypal modernizer, he was convinced that an increase in the standard of living brings about mass consumption and causes the “average man”, of whom he had a somewhat elitist vision, to transform his lifestyle. He popularized, for both the elites and the general public, a subtle argument based on existing relations between growing production, increased consumption and professional productivity and migrations, among both the elites and ordinary people. However, at the end of the 1950s, this “optimistic humanism” gave way to certain reservations. Fourastié discovered what Keynes already knew: that man is not a rational economic actor since mass consumption was giving birth to a “consumer civilization” of which man is the “illusory king”. The disappointed prophet then announced the end of the “good times” even if he did not refute his previous well-known economic theories. More importantly his criticisms cannot be said to reflect any kind of anti-Americanism. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_091_0111 |