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Titre Croissance sans châtiment -
Auteur Perspectives 2006-2007 pour l'économie mondiale
Mir@bel Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques)
Numéro no 97, avril 2006 Revue de l'OFCE n°97
Rubrique / Thématique
Dossier : Perspectives 2006-2007
 Prévisions
Page 13
Résumé Après les désordres du début de la décennie, bulle technologique, scandales financiers, tensions géopolitiques, l'économie mondiale a retrouvé la voie d'une croissance durable. Le ralentissement anticipé pour l'année 2005, après une croissance record en 2004, a été plus modéré que prévu et l'expansion est restée largement diffusée. Le resserrement monétaire aux États-Unis n'a pas vraiment entamé le dynamisme de l'économie américaine qui, malgré une baisse de régime en 2005, croît toujours à des rythmes enviés par l'Europe, restée à la traîne. Le ralentissement a été à peine perceptible en Asie, plus net en Amérique latine et dans les pays de l'Est, sans toutefois remettre en cause le rattrapage de ces économies en développement sur les économies plus avancées. Le Japon est sorti de la déflation, et la reprise de 2004 s'est confirmée en 2005. En 2006 et en 2007, la croissance mondiale se poursuivrait à des rythmes voisins de ceux de 2005.Les déséquilibres auxquels doit faire face l'économie mondiale n'ont à ce jour pas infléchi son sentier de croissance. En dépit des inquiétudes réitérées par les observateurs ou les banquiers centraux, le choc pétrolier n'a pas déclenché d'inflation. Les discours des banques centrales et les politiques monétaires ont montré la volonté des autorités monétaires de s'opposer à un emballement inflationniste. Aidées par la concurrence des pays émergents qui empêche les pressions haussières sur les prix de s'exprimer, les banques centrales sont parvenues à convaincre de leur capacité à intervenir sur le cours des évènements, empêchant la remontée des taux longs à hauteur de celle des taux courts.Le marché immobilier a largement profité de la faiblesse des taux longs. L'injection de liquidités par le crédit immobilier, en permettant aux vendeurs de réaliser leurs plus-values et d'en consommer une fraction, a été à l'origine d'une baisse du taux d'épargne des ménages dans les pays où le marché immobilier a été le plus dynamique. En cas de remontée des taux longs, l'exubérance de l'immobilier est réversible et les récentes expériences anglo-saxonnes de resserrement monétaire ont rassuré sur l'efficacité de l'arme des taux.Le déficit courant américain prend un caractère vertigineux, mais n'a pas eu pour l'instant les conséquences dévastatrices qu'il pouvait laisser craindre. Les déséquilibres s'installent dans la durée, au plus grand bénéfice de la croissance. Leur soutenabilité repose sur le contrôle des situations patrimoniales, qu'elles soient entre pays ou entre agents. Ou du moins, sur la croyance dans ce contrôle.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Gone is the early decade's turmoil, growth is back on a sustainable path. The expected 2005 slowdown turned out benign in the US, Latin America and Central and Eastern Europe, hardly noticeable in Asia, absent in Japan which emerged out of deflation. Prospects for 2006 and 2007 should confirm this. Disequilibria have had no major impact: the hike in oil prices has not fuelled inflation; central bankers have maintained their credibility, this kept long term interest rates low. As a result, housing markets have proved buoyant and savings rates have decreased, thus providing an effective transmission channel for a possible rise in interest rates. US Current account is becoming abysmal; disequilibria settle and push growth further. The storm should stay at bay so long as faith in people's and countries' situations remains.JEL code: F01.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_097_31