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Titre L'autonomie comme mise en équation de la liberté et de l'égalité
Auteur Premat Christophe
Mir@bel Revue Revue internationale des sciences sociales
Numéro no 190, décembre 2006 Le veillissement actif
Rubrique / Thématique
Article lauréat du concours ouvert aux doctorants 2006
Page 737-750
Résumé Les inégalités sociales ne sont pas dues au processus de socialisation lui-même, mais à l'amplification des inégalités existant à un état pré-humain où aucun accord sur l'institution de valeurs et de significations communes n'a été trouvé. Cet état est fictif dans la mesure où les hommes doivent leur humanité et leur survie à un processus d'imposition de normes sociales. Ils sont en fait des sujets sociaux, incapables de survivre en dehors de toute relation sociale. Ce fondement anthropologique est à établir pour avoir une vision juste des inégalités entre les hommes. De là, on peut distinguer deux types de sociétés, les sociétés hétéronomes ayant justifié cette inégalité par un ensemble de croyances en la supériorité de certains êtres sur d'autres et les sociétés autonomes ayant énoncé l'abstraction d'une égalité des droits et des conditions. L'autonomie est la reconnaissance que l'égalité des conditions est à construire au sein d'un contrat politique à réinventer à chaque époque pour corriger les inégalités qui persistent dans l'état social. De ce point de vue, les inégalités deviennent un moteur de créativité sociale, parce que les individus se trouvent constamment dans le besoin de créer de nouvelles institutions pouvant diminuer le poids de celles-là ainsi que le cortège d'injustices engendrées. On évite alors le biais d'une fabrication utopique de l'égalité qui serait la négation d'une caractéristique fondamentale de l'être humain, à savoir sa puissance de créativité.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RISS_190_0737