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Titre L'Ile Maurice à l'ère de la mondialisation. Un modèle d'un développement de rattrapage ?
Auteur Kristen Koop
Mir@bel Revue Autrepart
Numéro no 31, 2004 Variations
Rubrique / Thématique
Variations
Page 109
Résumé L'Île Maurice est souvent citée comme un des rares exemples de réussite d'intégration d'un pays du Sud dans le marché mondial. En effet, dans les années 1980, des investissements directs étrangers, notamment dans l'industrie du textile, ont pu enclencher un développement économique extraordinaire sur l'île et la pauvreté a considérablement diminué. Or, la libéralisation de l'ancienne Convention de Lomé et le démantèlement de l'Accord Multi-Fibre jusqu'en 2005, accords qui jusque-là avaient protégé l'exportation mauricienne de la concurrence d'autres pays du Sud, ont récemment induit une crise structurelle de l'industrie sucrière et de celle du textile. Dans ces nouvelles conditions de libre marché, ces deux secteurs locaux, intensifs en main d'œuvre, ne sont plus compétitifs sur le marché mondial. Les pertes constantes d'emplois dans ces deux secteurs piliers de l'économie mauricienne n'ont, jusqu'à l'heure, pas pu être compensées par le développement du secteur de service, tel que le tourisme et la technologie d'information. De plus, la pression de la compétition mondiale a eu pour conséquence un nombre croissant d'emplois précaires et sous-payés.Le résultat de cette évolution économique est une augmentation considérable du chômage et une masse grandissante de « travailleurs pauvres » – un phénomène bien connu dans nos pays industrialisés et directement lié à la concurrence accrue des entreprises. En conséquence, la pauvreté à l'île Maurice réaugmente de nouveau. Pour un large segment de la population, la prospérité des années 1980 n'a été qu'un phénomène éphémère. Un véritable « développement de rattrapage », paradigme de développement encore de nos jours, n'a pas pu être réalisé.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Mauritius in an era of globalization. A model of catch-up development?
Mauritius is often quoted as one of the rare examples of successful integration of a country of the South in the global market. Indeed, in 1980 direct foreign investments, especially in the textile industry, were able to set in motion extraordinary economic development on the island and poverty diminished considerably. The freeing-up of the old Lomé Convention and the dismantling of the Multi-Fibre Agreement until 2005, agreements which had protected Mauritian exports from other countries of the South, have recently engendered a structural crisis in the sugar-refining and textile industries. Under the new free-market conditions, these two labour-intensive local sectors are no longer competitive on the global market. Constant job losses in these two crucial sectors of the Mauritian economy have not up to now been compensated for by development of the service sector, such as tourism and information technology. Moreover, global competition pressure has tended to create an increasing number of insecure and low-paid jobs. The result of this economic trend is a considerable increase in unemployment and a growing mass of “working poor” – a well-known phenomenon in the industrialized countries directly linked to the intensifying of business competition. Consequently, in Mauritius poverty is on the rise again. For a large segment of the population, the prosperity of the 1980s was nothing more than an ephemeral situation. A true process of “catch-up development”, a development paradigm still alive today, has not been achieved.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_031_0109