| Titre | Étudier les rapports des citoyens à l'Europe à partir d'entretiens collectifs : Une illustration des problèmes de la comparaison internationale en méthodologie qualitative | |
|---|---|---|
| Auteur | GARCIA Guillaume, Van Ingelgom Virginie | |
 |
Revue | Revue internationale de politique comparée |
| Numéro | vol. 17, no 1, 2010 Maurice Duverger | |
| Rubrique / Thématique | Articles libres |
|
| Page | 131-163 | |
| Résumé |
Cet article contribue à éclairer une difficulté récurrente de la méthodologie qualitative : celle de la comparabilité des corpus sur lesquels se fonde l'analyse. Ce questionnement est abordé en examinant un cas particulier qui se pose lorsqu'on a recours à des entretiens collectifs. Souhaitant étudier les attitudes des citoyens à l'égard de l'intégration européenne, nous avons mis en œuvre une comparaison entre la France, la Belgique francophone et le Royaume-Uni. Nous avons par ailleurs concrètement privilégié des groupes « artificiels », segmentés sur une base typologique, en constituant des classes de groupes selon une modélisation simplifiée de la stratification sociale. Parce que l'intervention du chercheur est particulièrement active dans la mise en œuvre du dispositif d'enquête, sont soulevées des questions cruciales pour la comparaison mais rarement explicitées lorsqu'il s'agit d'adopter une démarche qualitative : jusqu'où faut-il aller dans la construction de la comparabilité, c'est-à-dire dans l'harmonisation des données ? Sur quelles bases ? Quel respect doit être accordé à la singularité du social au sein de chaque terrain ? À la lumière de notre propre recherche, il semble que la typicité constitue une grammaire à géométrie variable qui ne saurait nullement être tenue pour absolue, c'est-à-dire, dans notre cas, applicable de manière strictement identique d'une catégorie sociale à l'autre ou d'un pays à l'autre. Les obstacles rencontrés ne sont néanmoins jamais insurmontables, pour peu que l'on adopte une posture suffisamment réflexive à l'égard de sa propre pratique. Au total, nous voudrions contribuer à souligner le nécessaire assouplissement des conceptions des règles de la comparaison que suppose l'adoption d'une telle démarche qualitative. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
| Résumé anglais |
This article helps clarify a recurring difficulty of qualitative methodology: the comparability of the corpus on which the analysis is based. These questions are addressed by examining a particular case which arises when we use focus groups. Wishing to study the attitudes of citizens towards European integration, we have implemented a comparison between France, the French-speaking Belgium and the United Kingdom. We also specifically privileged “artificial” groups, segmented on a typology, by forming groups of classes reflecting a simplified model of the social stratification. Because the intervention of the researcher is particularly active in this type of interviews, critical issues are raised for the comparison but rarely explained when adopting a qualitative approach: how far should we go into the construction of comparability, that is to say in the harmonization of data? On what basis? What place should be given to the uniqueness of the social within each field? In light of our own research, it appears that the typicity is a variable-geometry grammar that cannot be regarded as absolute, ie, in our case, strictly identically applicable from one social category to another or from one country to another. The obstacles are never insurmountable however, as long as one takes a sufficiently reflexive stance towards one's own practice. Overall, we aim to highlight the necessary flexibility in the design rules of comparative methodology implied in such a qualitative approach. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
| Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RIPC_171_0131 |
