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Titre Abandon et retour des catégories marchandes en Union Soviétique
Auteur Charles-Etienne Lagasse
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 7, 1, 1976
Rubrique / Thématique
Economie
Page 43-77
Résumé La place du marché dans la planification socialiste est une des questions les plus discutées de l'économie politique soviétique. Aux affirmations doctrinales, l'expérience a fourni une réponse dont les théoriciens doivent tenir compte. L'auteur étudie de 1917 à nos jours ce dialogue des faits avec la pensée théorique, qui aboutit à une revalorisation des catégories marchandes dans la planification soviétique. Catégories économiques d'une part, telles que la rentabilité, le profit, les prix, le taux d'intérêt... ; catégories juridiques, d'autre part, comme les contrats, la responsabilité et cette notion mixte qu'est le « khozras Cet », l'autonomie comptable des entreprises. Le rôle déterminant de la propriété des moyens de production dans l'organisation concrète de la vie économique est aussi abordé. Si traditionnellement, la doctrine soviétique a fait de la rigoureuse centralisation économique la conséquence automatique de la propriété collective des moyens de production, on peut s'interroger sur la nécessité de ce lien de causalité. De même, si le marché était présenté par Marx et l'économie politique soviétique traditionnelle comme la résultante de la propriété privée des moyens de production, leurs thèses sont contestées par les faits et par les défenseurs d'un socialisme de marché. Après avoir décrit, l'article tente d'expliquer : le marché est-il vraiment ? comme Staline l'a affirmé ? la résultante de la dualité de la propriété socialiste ? Ne procède-t-il pas plutôt de la division du travail, que traduit le « khozras5et » ? De la rareté des ressources confrontées aux « besoins sans cesse croissants de la société socialiste » ? L'apparition au sein de la propriété unifiée d'Etat d'une « quasi-propriété » d'entreprise tendrait à l'indiquer. Dans toutes les sociétés où droit et économie s'interpénétrent, le dialogue entre les lois de l'homme et celles de l'économie est d'un grand intérêt. L'expérience soviétique montre que si celles-ci sont donnée, celles-là ne peuvent impunément ni les ignorer, ni les maltraiter.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais consequence of collective ownership of the means of production, the reasons for this "causality" are far from obvious. By the same token, although the market was presented by Marx and the traditional Soviet political scientists simply as the result of private ownership of the means of production, such hypotheses are refuted by the facts and by the defenders of market socialism. Having described the existing situation Mr. Lagasse attempts to explain it;. is the market really, as Stalin affirmed, the result of the duality of socialist property? Does it not rather stem from the division of work expressed by autonomous accounting or from the scarcity of resources, as opposed to the endlessly growing demands of the socialist society? The appearance within the enterprise, which is unified state property, of a sort of "partial ownership" tends to indicate that the above argument is well grounded. In all societies where there is interpénétration of law and economics, the dialogue between man's laws and those of economics is of vital interest. The Soviet experiment demonstrates that if the former exist, the latter can neither ignore nor abuse them.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1976_num_7_1_2017