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Titre Les conséquences de la perestroïka bulgare sur la condition féminine
Auteur Gérard Ouimet
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 19, 4, 1988
Page 83-100
Résumé En somme, trois principaux facteurs permettent de prétendre que sous la nouvelle réforme, la situation des femmes, loin de progresser, devrait plutôt s'alourdir ou, à tout le moins, rester inchangée. Tout d'abord, la nature même de la perestroïka bulgare s'avère fort peu favorable à une résorption du double rôle des femmes. En effet, puisque l'actuelle priorité politique est accordée à l'essor de la technologie de pointe, les femmes traditionnellement uniques responsables des obligations familiales, sont particulièrement pénalisées par le développement différé et surtout incertain des secteurs des biens et des services, lequel s'avère essentiel à l'allégement de leur contraignant double rôle. Outre les objectifs spécifiques de la perestroïka, il importe de signaler que sa formulation est motivée par la nécessité de contrer le ralentissement inquiétant de la croissance économique. Conséquemment, il est fort peu probable que des politiques sociales, promouvant l'extension des services de garde, la majoration des diverses allocations visant l'aide à la famille et la parité salariale entre les sexes, puissent prochainement être mises en application. Enfin, il convient de parler de l'effet délétère de la régression démographique sur l'amélioration de la condition féminine. Les femmes seront donc appelées à maintenir ? voire intensifier ? leur participation à la force de travail sans pour autant bénéficier d'un allégement des charges domestiques. Veiller à la fois au maintien opérationnel de la force de travail (entretien domestique), à la reproduction générationnelle de celle-ci (soins et éducation des enfants) et à son optimisation fonctionnelle actuelle (joindre les rangs du marché du travail), et qui plus est, dans un contexte où les biens de consommation et les services sont tout aussi rares que déficients, résume admirablement bien les conditions d'existence laborieuses des femmes bulgares.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Consequences of Bulgarian perestroïka over the condition of women. Three main factors support the assertion that under the new reform, the condition of women, far from progressing, may become more difficult or, at best, remain unaltered. First of all, the very nature of the Bulgarian perestroïka is not favourable to a reduction of the double burden of women. Since the current political priority is given to the development of sophisticated technology, women, who have traditionally carried the whole burden of family obligations, are particularly penalized by postponed and above all uncertain development of goods and services, which are essential to the alleviation of their constraining double role. Besides the specific objectives of perestroïka, it is important to indicate that its formulation is justified by the necessity to counter slowing down of economic growth. Consequently, it is very unlikely that social policies, promoting the spreading of day care centres, the increase of various family allowances and the wage parity between the sexes, can be introduced soon. Finally, it is advisable to talk about deleterious effect of demographic decline on the improvement of women's conditions. Women will be destined to maintain ? possibly to intensify ? their participation in the work force without benefit of reduced domestic burdens. Having at the same time to look after the maintenance of the work force (through domestic task), its reproduction (through child care and education) and its current optimal productivity (through work outside the home), and this in a context where consumer goods and services are few and deficient, admirably summarizes the difficult conditions of Bulgarian women.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1988_num_19_4_1384