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Titre Yougoslavie : crise économique, mouvement de grève et syndicats
Auteur Micheline de Felice
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro Vol. 20, 1, 1989
Page 55-84
Résumé Micheline de Felice. ? Crise économique, mouvement de grève et syndicats. En Yougoslavie, depuis le milieu de la décennie 1980, les grèves ont pris beaucoup d'ampleur quant à leur fréquence et au nombre de participants. Leur motif principal tient à la baisse du pouvoir d'achat des ouvriers et des employés du secteur socialisé de l'économie, entraînée par une inflation galopante. Cette banalisation de la grève est à la fois cause et conséquence de l'émergence d'un droit de grève quasi coutumier en l'absence de lois qui réglementeraient ce type de conflit social. Il vient d'être reconnu par le Parlement fédéral, dans le cadre d'une vaste révision de la Constitution (décembre 1988). Comme par le passé, la très grande majorité des grèves sont victorieuses ; cependant, la rapidité de la hausse du coût de la vie tend constamment à annuler les majorations de salaire obtenues. On observe, d'autre part, que nombre de grèves s'achèvent par un imposant défilé de rue qui conduit les grévistes jusqu'au siège du Parlement (fédéral ou de République). Ceux-ci y expriment ? souvent de vive voix ? leur refus d'une politique d'austérité qu'ils jugent inéquitable. Ces manifestations ne sont jamais réprimées. Pour leur part, les dirigeants de la Confédération syndicale yougoslave, qui tiennent volontiers un discours auto-critique (« nous ne sommes qu'une courroie de transmission »), hésitent sur la conduite à tenir.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Micheline de Felice. ? Economie crisis, strike action ant the unions. Since the mid-1980's in Yugoslavia, strike action has become a matter of great significance, both in terms of frequency, and the numbers of people involved. The main theme has to do with the falling purchasing power of the workers and those employed in the socialist sector of the economy, aggravated by galloping inflation. This development of the strike into a routine everyday matter is both cause and effect of the emergence of an automatic right to strike, taken for granted in a situation which lacks the laws to regulate social conflict of this kind. (This has recently been recognized by the federal Parliament, within the framework of a sweeping revision of the Constitution, December 1988). As has been seen in the past, the great majority of strikes are successful ; however, the speed of increase in the cost of living constantly tends to nullify the wage increases that have been won. Again it can be seen that a number of strikes culminate with an impressive street procession, which leads the strikers to the seat of either federal or republican Parliament, where they voice their opposition to an austerity policy that they consider unjust. These demonstrations are never suppressed. For their part, the Yugoslav trade-union leaders, whose pronouncements are willingly self-critical (« We are only a transmission-belt ») are not sure of the attitude to adopt.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1989_num_20_1_1393