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Titre Mémoires urbaines et potentialités patrimoniales à Addis-Abeba
Auteur Anne Ouallet et Fasil Giorghis
Mir@bel Revue Autrepart
Numéro no 33, 2005 Inventer le patrimoine moderne dans les villes du Sud
Rubrique / Thématique
Inventer le patrimoine moderne dans les villes du Sud
Page 33
Résumé La ville d'Addis-Abeba offre l'exemple d'une ville récente, un peu plus que centenaire, mais dans laquelle plusieurs strates patrimoniales peuvent être décelées. Elles renvoient à des périodes historiques tranchées pendant lesquelles se sont épanouies des architectures spécifiques, liées à des épisodes plus ou moins glorieux ou plus ou moins douloureux de l'histoire éthiopienne. Les métissages architecturaux qui en sont issus sont l'illustration des pouvoirs de l'époque et donnent à la ville un cachet particulier. La création d'Addis-Abeba par l'empereur Ménélik II en 1886 comme ville de garnison lui a donné sa polynucléarité de base autour des campements des généraux, puis la décision de conforter son rôle de capitale a conduit à la construction de maisons de maître édifiées dans une architecture éthiopienne intégrant des inspirations étrangères, principalement arméniennes, indiennes et européennes. La période de l'occupation italienne, de 1936 à 1941, est, elle, marquée par la volonté de construire une ville imposant la civilisation des occupants. Cependant, les urbanistes italiens de l'époque, loin d'appliquer la table rase suggérée par Mussolini, ont intégré dans leurs constructions des savoir-faire locaux. L'époque plus contemporaine façonne aussi une nouvelle urbanité. Nous analysons ici les modes de constitution d'un espace urbain en continuel renouvellement et ses rapports à la mémoire urbaine.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Urban memory and heritage potential in Addis Ababa
The Ethiopian capital Addis Ababa provides the example of a city recently established, in that it dates back a little over 100 years, but in which several historical levels of built heritage can be distinguished. Such layers correspond to distinct historical periods during which there was a flourishing of specific architectural styles, linked to more-or-less glorious or painful moments in Ethiopian history. The architectural cross-fertilizations produced by these episodes illustrate the nature of the powers prevailing at the time and give the city a special character. The foundation of Addis Ababa as a garrison town by Emperor Menelik II in 1886 gave the city its basic multi-nucleate configuration. Settlements grew around the camps of military generals. The subsequent decision to affirm the city's role as capital led to the construction of large houses of society's upper echelons, manifesting an Ethiopian architecture incorporating features inspired from abroad, mainly Armenian, Indian and European. The period of Italian occupation from 1936 to 1941 was marked by the occupiers' intention to stamp the city with its civilization. However, the Italian urban planners of the time, far from applying the complete clearance policy put forward by Mussolini, incorporated local savoir faire into their building realizations. The more contemporary era has also been creating a new form of built environment. The Authors examine here the different ways in which an urban environment continues to develop in a perpetual process of renewal.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=AUTR_033_0033