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Titre Le sport catholique en France
Auteur Yvon Tranvouez
Mir@bel Revue 20 & 21. Revue d'histoire
Titre à cette date : Vingtième siècle, revue d'histoire
Numéro no 92, octobre-décembre 2006 L'enregistrement sonore
Page 171
Résumé Avant de prendre l'autonomie qu'on lui connaît aujourd'hui, le sport a longtemps été marqué par les enjeux idéologiques dont il était porteur, dès lors qu'il contribuait fortement à la socialisation de la jeunesse. En contrepoint du sport laïque, qui l'a précédé, et du sport ouvrier, qui lui est postérieur, le sport catholique, coordonné par la puissante Fédération gymnastique et sportive des patronages de France, s'est développé à partir de la fin du 19e siècle sur le terreau des patronages, urbains d'abord, ruraux ensuite, autour de disciplines privilégiées – la gymnastique, puis le football et le basket – atteignant son apogée numérique (près de huit cent mille adhérents) au milieu des années 1950. Il s'est agi successivement d'affirmer la puissance sociale du catholicisme, de garder une emprise sur les jeunes des milieux populaires et de moraliser la pratique sportive. Mais tandis que le sport développait sa logique propre, concurrente des obligations religieuses, le personnel ecclésiastique qui animait les sociétés catholiques – les fameux vicaires de patro – se raréfiait, et de nouvelles priorités pastorales, centrées sur l'Action catholique, ont fini par marginaliser une activité jugée dépassée du point de vue de son intérêt apostolique. La Fédération sportive catholique (maintenant FSCF), peine désormais, comme les autres Fédérations sportives affinitaires (UFOLEP et FSGT), à définir son identité et à justifier sa raison d'être.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Before gaining today's autonomy, sports were ideologically connoted and they contributed greatly to youth socialization. Catholic sports, coordinated by the powerful Gymnastic and Sports Federation of the Youth Clubs of France, developed as of late 19th century on the youth club terrain, first in urban situations and then in rural ones, were dedicated to privileged disciplines: gymnastics, soccer and then basketball, reaching the top in numbers (nearly eight hundred members) in the mid-1950s. The idea was to assert the social power of Catholicism, to maintain a hold over the youth in poor areas and to make sports more moral. But while sports developed their own logic, competing with religious obligations, the clergy who ran the Catholic societies – the famous youth club vicars – were disappearing, and new pastoral priorities, centered on Catholic Action, ended up marginalizing an activity no longer thought to be of apostolic interest. The Catholic Sports Federation (now FSCF), and the other similar sports federations (UFOLEP and FSGT) are having trouble defining their identity and justifying their raison d'être.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=VING_092_0171