Titre | Agriculture et migrations | |
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Auteur | Jean-Pierre Berlan | |
Revue | Revue Européenne des Migrations Internationales | |
Numéro | Vol. 2, no 3, décembre 1986 Revue européenne de migrations internationales | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 9-32 | |
Résumé |
Les cultures intensives sont caractérisées par de forts besoins de main-d'œuvre par hectare et par une grande inégalité dans leur répartition annuelle. La récolte exige en quelques semaines entre le tiers et les neuf dixièmes du temps annuel de travail. Historiquement, toutes les cultures ont été intensives et ont donc exigé des formes d'organisation sociale qui permettaient de fournir les bras nécessaires au moment voulu. Le recours à des saisonniers étrangers a souvent été une solution commode. C'est le cas du Midi de la France et de ses cultures légumières, fruitières et de la viticulture.
L'article examine la logique économique du marché du travail saisonnier, les objectifs implicites d'une politique d'immigration déterminée par les « besoins » des employeurs, et la complémentarité entre l'immigration officielle et l'immigration clandestine. Dans la deuxième partie, il examine la dynamique de la transformation des structures introduite par les migrations, propose le concept de système d'emploi pour saisir cette dynamique et étudie brièvement les changements provoqués par la montée du chômage et de la précarité dans les différents « cercles » de l'emploi. En conclusion, la politique agricole européenne devrait se préoccuper un peu plus des hommes et un peu moins des marchandises si l'on veut éviter que l'agriculture méditerranéenne de la France et de l'Europe se spécialise selon un modèle « californien », source d'inégalités et de sous-développement plutôt de justice et de prospérité. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
« Intensive » crops require a large amount of labor per acre, the distribution of which is very skewed : harvest requires between one third and ninety per cent of the yearly labor needs over only a few weeks. Historically, all crops were intensive and the problem was solved by the use of migrant workers, as for instance, in the Great Plains for the wheat harvest. Mechanization has everywhere dried up these needs, except in the case of vegetable, fruit and viticulture that are produced by the so-called Mediterranean agriculture of Europe and, particularly, of France.
The article examines how the demand for migratory labor arises, the implicit goals of an immigration policy that is, in fact, determined by the « needs » of the employers, and the complementary relationship between official and clandestine immigration. The second part studies the dynamic interactions between a seasonal labor market shaped by the employers' demands and the induced structural transformations of farming. It proposes the concept of system of employment to take into consideration these interactions and briefly looks at the changes introduced by the large increase in unemployement, namely, the possibility ofhiring and firing workers at will and thus, of depriving them of any kind of stability. The article concludes that the European agricultural policy should pay more attention to workers and less to commodities if this Mediterranean agriculture of Europe is to avoid becoming a new California : dereliction of migratory workers on the one hand, and concentration of wealth and power on the other. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_3_1110 |