Titre | Les naturalisés et leur destin ou « le melting-pot » français de 1851 à 1939 | |
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Auteur | Jacques Dupaquier, Fernân Vejarano | |
Revue | Revue Européenne des Migrations Internationales | |
Numéro | Vol. 2, no 3, décembre 1986 Revue européenne de migrations internationales | |
Rubrique / Thématique | Articles |
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Page | 33-47 | |
Résumé |
La contribution des étrangers à la formation de la population française, par la voie de la naturalisation, a été considérable, mais elle est difficile à mesurer, car beaucoup de facteurs restent inconnus, en particulier leur mode d'intégration à la population française.
En l'absence de toute statistique utilisable, on ne peut espérer préciser ce processus que par des enquêtes directes, et par la micro-observation. Malheureusement, l'enquête directe n'est praticable que pour la période récente ; et une enquête historique comme l'enquête dite « des 3 000 familles », fondée sur la reconstitution de la descendance patronymique de 3 000 couples unis entre 1803 et 1832, ne peut concerner, par définition, que la population française de souche.
C'est pourquoi on a lancé une enquête annexe, par dépouillement intégral des dossiers de naturalisation des personnes, de patronyme TRA, pour la période 1851-1939. Après l'analyse de 515 dossiers, on s'est procuré les actes de naissance, puis de mariage des enfants de ces naturalisés nés en France, ce qui a permis de faire trois constatations :
— Dès la seconde génération, 62 % des garçons et 74 % des filles ont épousé des Français de souche ;
— Les filles de naturalisés se sont mariées souvent un peu au-dessus de leur condition ;
— Les garçons occupaient généralement, dès le mariage, une position supérieure à celle de leur père.
Ainsi, contrairement à certaines allégations, le « melting-pot » français semble avoir très bien fonctionné, au moins pour les familles naturalisées entre 1851 et 1939. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
The foreigners' contribution to French population by way of naturalization is considered significant but it is difficult to assess it because of many factors and especially the integration patterns which remain undefined.
Owing to the lack of any reliable statistics, the only way to analyze this process lies in the use of direct inquiries and micro-studies.
Unfortunately, direct inquiries can only be performed for the recent period ; and a historical investigation such as the so-called « enquête des 3 000 familles », based upon the reconstitution of the patronymic descendants of 3 000 couples married between 1803 and 1832 can only concern, by definition, the French population.
This is the reason why an annex investigation has been launched that involved the overall proceeding of 515 naturalization files concerning people whose patronym begins by TRA for the period 1851-1939, together with the analysis of birth and marriage acts of their children born in France.
This work led to the three following conclusions :
— As early as the second generation, 62 % of the boys and 74 % of the girls married French nationals ;
— Naturalized people's daughters often married somewhat above their own class or standard ;
— Boys usually held, from their marriage on, a better living standard than their fathers.
Thus, contrary to certain opinions, the French « melting-pot » seems to have worked very well, at least for the families naturalized between 1851 and 1939. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_3_1111 |