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Titre Concentration d'étrangers et politique urbaine à Bruxelles
Auteur Christian Kesteloot
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 2, no 3, décembre 1986 Revue européenne de migrations internationales
Rubrique / Thématique
Articles
Page 151-168
Résumé Dans une première partie, l'article considère la répartition des étrangers par nationalité dans l'agglomération bruxelloise et son évolution entre 1970 et 1981. Les indices de dissimilarité entre les nationalités et leur indice de ségrégation sont également analysés pour les deux années. Malgré l'augmentation de leur nombre, la concentration des nationalités de travailleurs immigrés ne s'est pas renforcée durant cette période. La seconde partie analyse brièvement les explications ethniques et socio-économiques de la localisation résidentielle des étrangers et indique que les faits socio-économiques sont décisifs dans le cas bruxellois. La dernière partie traite de la politique urbaine face à la concentration des étrangers dans la ville centrale. L'accent est mis sur la loi Gol de 1984, qui permet à certaines communes de refuser l'inscription de nouveaux immigrés. L'inefficacité de la loi n'empêche pas qu'elle ait un rôle idéologique. Elle soutient l'idée d'une concentration d'étrangers devenue dangereuse dans les communes centrales de la ville. Cela se traduit par un discours en terme de seuil de tolérance, dont le rôle est de faire des immigrés les boucs émissaires des problèmes urbains, de les maintenir dans une position marginale sur le marché du travail et du logement et de justifier une politique de remplacement de la population dans les communes centrales. Une politique positive face aux problèmes des étrangers devrait renforcer leur rapport de forces dans la société belge et réaliser les infrastructures collectives qui répondent à leurs besoins dans la ville centrale.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In a first part, this paper considers the distribution of foreigners per nationality and its evolution between 1970 and 1981 in Brussels. Dissimilarity indices between the nationalities and their segregation index are analysed. Notwithstanding their increase in number, the concentration of foreign workers did not rise during this period. In the second part, ethnic and socio-economic explanations of the residential location of foreign minorities are briefly reviewed and it is shown that socio-economic facts are decisive in the Brussels case. The last part deals with the urban policy concerning the concentration of foreigners in the inner city. Special attention is given to the Gol Act of 1984 which allows certain municipalities to refuse the registration of new foreign immigrants. The inefficiency of this law reveals its ideological function. It sustains the idea that the concentration of foreigners in the inner city reached a dangerous level. This use of the tolerance threshold concept suggests that the foreign workers are at the origin of the urban problems. It maintains them in a marginal position on the labour and housing market and it justifies a policy of population replacement in the central municipalities of the city. A positive policy facing the problems of the foreigners should include a change of their power relationship in the Belgian society and the provision of collective amenities in the inner city which corresponds to their needs.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_1986_num_2_3_1117