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Titre D'une rive à l'autre : les migrations entre l'Indonésie et la Malaisie dans le détroit de Malacca
Auteur Yves Charbit, Laurence Husson, Nathalie Fau
Mir@bel Revue Revue Européenne des Migrations Internationales
Numéro Vol. 16, no 1, 2000 Dynamiques migratoires en Asie orientale
Rubrique / Thématique
Dynamiques migratoires en Asie orientale Coordination
Page 151-181
Résumé Le détroit de Malacca est non seulement le principal passage entre l'Océan Indien et la Mer de Chine mais aussi une mer intérieure entre Sumatra (Indonésie) et la péninsule malaise (Malaisie). Les deux rives du détroit ont toujours entretenu des flux d'échanges intenses. Une étude diachronique permet de montrer les changements de modalités et de significations des flux de population. Trois périodes se distinguent nettement. La première correspond à l'époque précoloniale et coloniale où la mobilité est intense : le monde malais est un espace sans frontière linéaire où les migrations continuelles sont la règle ; les puissances coloniales encouragent ces déplacements afin d'attirer à Sumatra et en péninsule malaise la main-d'œuvre nécessaire à la poursuite du développement économique de ces espaces sous-peuplés. La seconde est celle des constructions nationales au lendemain des indépendances et d'un repli sur L'État-nation limitant les flux migratoires qui se poursuivent néanmoins mais dans l'illégalité. La Côte Est de Sumatra n'est plus désormais un foyer de départ des migrants mais un espace de transit des migrations entre l'Indonésie et la Malaisie. La dernière période est celle de l'intégration des pays riverains du détroit dans le système de mondialisation : la mobilité des capitaux tend à remplacer, ou du moins à freiner, celle des populations. Cette nouvelle stratégie prend la forme de zones de coopérations transfrontalières qui réunissent à nouveau les deux rives en réorganisant l'espace en fonction du coût et de la qualification de la main-d'œuvre. Une réorganisation de l'espace fondée sur la division internationale du travail s'effectue ainsi à une échelle micro-régionale.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The straights of Malacca are not only the main passage between the Indian Ocean and the China Sea, they are also an interior sea between Sumatra (Indonesia) and the Malysia peninsula (Malaysia). Both shores always maintained intense reciprocated flows. A diachronic investigation reveals the changing patterns and the significance of the migratory flows. Three periods clearly appear. The first one corresponds to the precolonial and colonial eras when mobility was intense. The Malaysian world was a borderless space where constant migrations took place. Colonial powers encouraged these movements in order to bring into Sumatra and the Malaysian peninsula the labour force needed to sustain economic development in these underpopulated regions. The second period is that of nation building following independance, and the closing of borders aimed at limiting immigration, which nevertheless continued illegally. The East coast of Sumatra is no longer the heart of a zone of departure, but a transitory zone between Malaysia and Indonesia. The last period witnessees the integration of the countries bordering on the straights into the global economy : capital mobilty tends to replace or at least to slow down human migration. This new strategy takes the form of transborder cooperation, which again unites both shores, but reorganizes space according to labour costs and qualifications, based on the international division of labour. This reorganisation thus takes place at a microregional level.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remi_0765-0752_2000_num_16_1_1712