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Titre La difficile prise en compte de la production domestique dans la mesure de l'inégalité et de la pauvreté : problèmes conceptuels et empiriques
Auteur Daniel Verger
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 37, no 2, juin 2006 "Estimation du niveau de vie et de la pauvreté en France et en Russie"
Rubrique / Thématique
"Estimation du niveau de vie et de la pauvreté en France et en Russie"
Page 81
Résumé La contribution de la production domestique au niveau de vie est loin d'être négligeable : dans un pays comme la France, le nombre d'heures consacrées au travail domestique, travail que l'on accomplit pour soi ou ses proches, dépasse le nombre d'heures de travail professionnel. Les pays en transition économique récente comme la Russie se caractérisent tous par une fraction importante de la richesse nationale qui échappe à la mesure : économie souterraine, travail au noir, mais aussi production domestique parfaitement légale. Quel que soit le pays, la prise en compte de cette composante pose de nombreux problèmes conceptuels et de mesure : la définition, fondée sur la notion de délégabilité, suscite d'abondantes discussions ; il n'y a pas de consensus quant au champ des activités à retenir, le temps consacré est difficile à mesurer et plusieurs options théoriques aux résultats contrastés s'opposent quand il s'agit de proposer une valorisation (salaire potentiel, valeur au prix du marché du produit obtenu, prix qu'il aurait fallu payer pour faire faire). Or quelles que soient les options retenues, la production domestique se traduit par d'importantes conséquences microéconomiques. En France, elle engendre une réduction notable de l'inégalité, bien qu'avec une incidence modeste sur la pauvreté car elle concerne surtout les classes moyennes. Le constat serait sans doute différent en Russie, mais il reste à faire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The difficulty of taking household production into account when measuring inequality and poverty: Conceptual and empirical problems Household production has a far from negligible impact on living standards. In a country like France, more hours are devoted to home work than to an outside job. A characteristic of all the countries undergoing an economic transition, including Russia, is that a major portion of national wealth is left unmeasured: the underground economy, undeclared jobs and, too, the perfectly legal activities of household production. Whatever the country, taking this factor into account raises several conceptual and empirical problems. Although a definition based on the notion of "delegability" has been widely discussed, there is no consensus about the activities to retain, and it is hard to measure the time devoted to household production. Moreover, several theoretical options yield contrasting results depending on how this phenomenon is quantified (potential wages, the market value of the products obtained, the price that would have been paid to have the work done). Regardless of the option retained, household production has major microeconomic effects. In France, it significantly reduces inequality but has slight impact on poverty, since it mainly concerns the middle classes. Observations in Russia would probably differ, but they are yet to be made.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2006_num_37_2_1765