Titre | Du compromis austro-hongrois à la première indépendance (1867-1945). Aperçu de la querelle historiographique slovaque après 1989 | |
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Auteur | Étienne Boisserie | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 35, no 3, septembre 2004 | |
Rubrique / Thématique | Les identités en question |
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Page | 39 | |
Résumé |
L'historiographie slovaque a été marquée par des entreprises d'écriture et de réécriture permanentes d'une histoire qui n'a jamais eu (sauf entre 1939 et 1945) pour cadre un État conçu comme national. C'est cette absence d'État « slovaque » ou considéré comme tel qui a constitué, et constitue encore, l'un des clivages majeurs de la société slovaque. Deux "écoles" historiographiques se trouvent en concurrence après 1989. L'une, composée essentiellement d'historiographes en exil depuis 1945, trouve des appuis puissants au cours de la période 1990-1998 pour répercuter les travaux les plus centrés sur la lutte de la nation pour son État national. L'autre, très majoritaire chez les historiens professionnels, en particulier au sein de l'Académie des sciences, entreprend un travail de déconstruction des mythes slovaques, tente d'élargir le champ de sa recherche et de sortir de la thématique institutionnelle. Le conflit entre ces deux groupes est l'un des aspects de la confrontation plus globale que vit la société slovaque au cours des années 1990, confrontation qui dépasse de très loin le simple combat d'experts en ce qu'elle oppose deux lectures de l'Être slovaque et qu'elle recoupe une partie du débat sur l'avenir de l'État. Début 2003, dans un contexte plus apaisé et en des termes choisis, le président du Parlement slovaque, revenant avec lucidité sur l'histoire nationale, en appelle à une véritable appropriation de l'histoire de la nation et au dépassement de ce conflit jusqu'alors cardinal. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Continual attempts have been made to write and rewrite Slovakian history, which has never (except between 1939 and 1945) had the nation-state as its framework. The absence of a Slovakian state or of what might be considered to have been one has been —and still is— a major cleavage in Slovakian society. Two historiographical "schools" have been competing since 1989. The one, mainly made up of history-writers who lived in exile after 1945, received powerful backing during the period from 1990 to 1998 for research centered on the nation's struggle for its own state. The other, to which most professional historians (in particular in the Academy of Sciences) belong, has deconstructed Slovakian myths and is trying to broaden research beyond the subject of institutions. The conflict between these two groups reflected a more general confrontation experienced by Slovakian society during the 1990s. Reaching far beyond experts, this confrontation set at odds two interpretations of "being Slovak". This quarrel partly over-laped the debate about the state's future. In a more peaceful context in early 2003, the president of Slovakia's parliament lucidly reviewed national history and, in more carefully chosen terms, called for an actual "appropriation" of this history and for a move beyond this conflict, which, till then, had been a key one. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2004_num_35_3_1662 |