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Titre Citoyens contre politiques : le 5 octobre 2000 et la construction de la Serbie de l'après-Milosevic
Auteur Ivana Spasic
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 35, no 1-2, mars-juin 2004 Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro
Rubrique / Thématique
Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro
 IV. La Société en recomposition
Page 269
Résumé La signification des événements du 5 octobre 2000 en Serbie est examinée ici avec un recul de trois ans. Ce jour-là, des manifestations massives firent chuter le régime de S. Milosevic et la question fondamentale est de savoir si cette date peut être considérée comme historique dans le sens où elle fut à la fois l'expression et un facteur du changement de la culture politique en Serbie vers plus de démocratie et de tolérance. Pour tenter d'y répondre, nous commencerons par une analyse, fondée sur des données empiriques, de la manière dont la population a interprété le 5 octobre. Nous ferons ensuite l'inventaire de diverses "leçons" collectivement tirées par les citoyens serbes au cours des années 1990 ainsi que de certains éléments de la culture politique naissante. Enfin, nous comparerons les projections normatives de la population et l'évolution politique réelle depuis 2000, tout particulièrement marquée par la désintégration de la coalition initiale anti-Milosevic, par l'assassinat du premier ministre, Zoran Djindjic, et par la relative victoire des ultra-nationalistes aux élections de décembre 2003. En définitive, l'« occasion constitutionnelle » que fut le 5 octobre a été largement manquée du fait de l'irresponsabilité des principaux acteurs politiques de la période post-Milosevic. Néanmoins, des traces des comportements politiques nouvellement acquis pourraient subsister dans la société et la politique serbes.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Three years afterwards, the political significance of the events of October 5, 2000 in Serbia, when massive protests forced S. Milosevic to step down, is examined. Was this date historical in that it shows evidence of, and is a factor in, more democracy and tolerance in Serbian politics? To answer this crucial question, empirical data about how the population interpreted the events of October 5 have been assessed. Identification of several "lessons" collectively learned by Serbians during the 1990s as well as the emergent political culture are described. The population's normative expectations are then compared with actual political developments in Serbia since 2000, in particular the break-up of the original anti- Milosevic coalition, the assassination of Prime Minister Djindjic and the relative victory of ultranationalists in the December 2003 elections. The "constitutional chance" granted by the events of October 5 has largely been missed, owing to the irresponsibility of major politicians during the post-Milosevic period. Nonetheless, traces of new political attitudes might subsist in the Serbian polity.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2004_num_35_1_1652