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Titre Accroître ou réduire ? L'administration des États successeurs de l'URSS : un point de vue historique comparatiste sur le niveau des effectifs
Auteur Stephen Velychenko
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 33, no 1, mars 2002 Points de vue sur la Charte européenne des langues ...
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Résumé L'étude quantitative effectuée ici donne à penser qu'une administration centrale nombreuse était un des facteurs de la modernité qui manquait dans cette partie du monde. Le nombre absolu et le rapport par habitant d'administrateurs, de militaires et de policiers de l'Empire tsariste et de l'URSS sont comparés aux mêmes données calculées pour une sélection d'États nationaux et empires européens. Les chiffres indiquent que la Russie impériale et l'URSS comptaient, entre 1897 et 1991, moins d'administrateurs par habitant que les États nationaux européens, mais qu'elles possédaient davantage d'administrateurs et de troupes que les colonies européennes. Ce n'est que dans les années trente que l'Armée rouge est devenue, proportionnellement au nombre d'habitants, la plus grande armée du monde et seulement après les années vingt que l'actuelle Fédération de Russie a commencé à compter davantage d'administrateurs par habitant que la Russie tsariste et les territoires soviétiques non russes. Alors que la répartition par habitant des forces armées et de la police dans les régions non russes, par opposition à la Grande Russie, a varié considérablement avant et après 1917, il semble que la Grande Russie, avant les années trente, et contrairement aux autres métropoles impériales, n'avait pas plus de forces de police ou d'administrateurs que toutes ses possessions périphériques. La taille de l'administration étant, d'après notre étude, relativement petite dans la région qui nous intéresse, il ne paraît pas raisonnable de suggérer, à tous les pays post-soviétiques, les réductions de personnel souhaitables uniquement pour des Etats industriels avancés. Par ailleurs, des mesures éventuellement souhaitables pour la Fédération de Russie ne conviendraient pas nécessairement aux États non russes nouvellement indépendants.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais His quantitative study suggests that a large central administration was a missing element of modernity in this part of the world. Aggregate totals and ratios of central government administrators, soldiers and police in relation to the population in the Tsarist Empire and the USSR are compared with those from selected western European national states and empires. From 1897 to 1991, Russian ruled Eurasia had fewer administrators per capita than European national states but more troops and administrators than European colonies. Only in the 1930s did the Red Army become the largest military force per capita in the world. And only after the 1920s did today's Russian Federation begin to have more administrators per capita than non-Russian territories in the Tsarist and Soviet empires. Whereas, compared to Great Russia, non-Russian regions had quite variable per capita distributions of police and troops before and after 1917, Great Russia (unlike other imperial centers) apparently did not have more police or administrators than its peripheral possessions prior to the 1930s. Given the government's relatively small size, it seems unreasonable to suggest, for all post-Soviet countries, staffing reductions only suitable for advanced industrial societies. Furthermore, policies perhaps suitable for the Russian Federation should not automatically be considered appropriate for the newly independent non-Russian states.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2002_num_33_1_3133