Titre | Le principe de séparation de l'État et de la religion : aperçus sur le rôle du fait religieux dans les institutions et la vie politique japonaises | |
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Auteur | Éric Seizelet | |
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest | |
Numéro | vol 32, no 1, mars 2001 Politique et religion en Asie orientale | |
Rubrique / Thématique | Politique et religion en Asie orientale II. L'État et la religion en Asie du Nord-Est : entre sécularisation et instrumentalisation |
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Page | 111 | |
Résumé |
Les déclarations du Premier ministre Mon Yoshirô au cours du printemps 2000 sur le « Japon pays des dieux » et l'avènement d'une coalition tripartite entre le Parti libéral-démocrate (PLD ou Jimintô), le Parti libéral et le Nouveau Kômeitô en octobre 1999 ont relancé de façon spectaculaire le débat sur le principe de séparation de l'État et de la religion, d'une part, et l'influence politique des organisations religieuses, d'autre part. La démocratisation des institutions a certes contribué au démantèlement du shinto d'État sous le Japon impérial et libéré les organisations religieuses de la tutelle du gouvernement. Mais elle a permis également à ces organisations de jouer un rôle actif, soit du côté de la majorité, soit du côté de l'opposition, dans les affrontements politiques et idéologiques de l'après-guerre autour des valeurs constitutionnelles. Si elles n'ont point exercé d'influence récurrente sur les processus décisionnels, elles ont alimenté, pour certaines d'entre elles, l'idéologie du parti conservateur et joué un rôle important dans l'organisation de son électorat. L'arrivée d'un nouveau mode de scrutin en 1994 à la Chambre basse a réduit l'importance du "vote religieux", mais cette diminution a été en partie compensée par la volatilité de l'électorat et la succession, depuis 1993, de gouvernements de coalition qui ont obligé le PLD à accorder plus de poids au vote organisé, comme celui de la Sôka gakkai, quitte à bouleverser ses liens avec les organisations religieuses qui le soutenaient. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
Prime minister Mori Yoshirô's recent statements describing Japan as the "land of the gods", along with the coalition government formed in October 1999 by the Liberal-Democratic Party (LDP, Jimintô), the Liberal Party and the New Kômeitô, focused the spotlight on debates about the separation between religion and state as well as about the political influence of religious organizations. The democratization of political institutions following WWII did much to both disestablish state Shinto and free religious activities from governmental control. At the same time however, it let religious groups play an active part, on the side of the government or of the opposition, in political and ideological confrontations around constitutional issues. Although these groups were not in a position to continually sway political decision-making, some of them did manage to influence the ideology and program of conservatives and rally electoral support for them. The 1994 modification of the law for electing the lower house of parliament reduced the weight of the "religious vote", but the instability of voting patterns and the fragility of successive coalition cabinets since 1993 have forced the LDP to rely on organized blocs of voters, such as the Sôka gakkai' s one, even though this might entail a major shift in its relations with the religious organizations supporting it. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_2001_num_32_1_3074 |