Contenu de l'article

Titre Les mouvements de mères de soldats à la recherche d'une place dans la société russe
Auteur Françoise Daucé
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 28, no 2, juin 1997 Investissement direct étranger et commerce extérieur
Page 121
Résumé Les associations de mères de soldats sont créées à la fin de la perestroïka pour lutter contre les violences perpétrées dans l'armée à rencontre des jeunes conscrits (dedovchtchina). Loin de s'éteindre par défaut d'activité, ces associations se développent dans la Russie de B. Eltsine. La guerre en Tchétchénie accroît leur poids dans la société russe. Les mères de soldats se mobilisent pour protéger leurs fils de l'arbitraire militaire et étatique. Participent-elles de la constitution d'une société civile en Russie ? Leur ambition est celle-là. En prise directe avec la société, elles développent un discours à destination de l'État et se posent en intermédiaires. Cette intermédiation n'est pas possible. L'absence de valeurs communes et de mécanisme de négociation entre l'État et les mouvements sociaux obère les possibilités d'émergence de la société civile en Russie. En l'absence de toute règle, les mères de soldats sont conduites à négocier l'avenir de leurs fils avec les militaires russes et les combattants tchétchènes. La défense de leurs intérêts, en marge d'un cadre légal défaillant, les conduit à inventer un nouveau type de relations entre les représentants de la société et les militaires, à un niveau infra-étatique.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Soldiers' mothers in quest of a place in Russian society. Associations of soldiers' mothers formed at the end of the perestroika in order to oppose the violence perpetrated in the army against young recruits (dedovchtchina). Far from dying out due to a lack of activity, these associations have grown in the Russia of Boris Yeltsin. The war in Chechnya have given them a louder voice in Russian society. Soldiers' mothers have mobilized to protect their sons from the arbitrariness of the armed forces and state. Do they have a part in making a civil society in Russia? That is their ambition. In direct contact with society, they are developing a discourse intended for the state ; they pose as an intermediary, but this (inter)mediation is not possible. The lack of both common values and channels for negotiations between the state and social movements hinders the chances of a civil society emerging in Russia. Given the absence of any rules, soldiers' mothers have been led to negotiate their sons' future with Russian military authorities and Chechen guerrillas. The defense of their interests, given the defective legal framework, leads them to invent a new type of relation at the infra-state level between military authorities and society's representatives.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1997_num_28_2_2854