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Titre La France face aux déclarations d'indépendance slovène et croate
Auteur Patrick Michels
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 27, no 3, septembre 1996
Page 75
Résumé Dès les débuts de l'éclatement de l'État fédéral yougoslave, la politique française a généralement été qualifiée de pro-serbe. Les actions entreprises par le gouvernement dépendaient des analyses effectuées par les acteurs de la politique étrangère française. Or, le président de la République, ainsi que le ministre des Affaires étrangères ont surtout insisté sur les droits des minorités, droits qui, par exemple, n'étaient pas garantis par la Constitution de la République de Croatie avant que l'Allemagne ne promette de reconnaître cette dernière. En conséquence, pour la France, la reconnaissance des républiques sécessionnistes ne pouvait intervenir que lorsque ces droits seraient garantis. De plus, les responsables de la politique étrangère française estimaient qu'une reconnaissance des républiques fédérées voulant quitter la Fédération yougoslave ne pouvait qu'envenimer le conflit. Les événements extérieurs à la Yougoslavie ont aussi joué un rôle. C'est seulement lorsque la fin de l'URSS fut perçue comme inéluctable que le président et le ministre des Affaires étrangères ont évoqué une possible reconnaissance. Enfin, et surtout, c'est pour maintenir "l'unité européenne" que la France a reconnu les républiques de Slovénie et de Croatie, l'Allemagne ayant initié le mouvement.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais French policy on Slovene and Croat declarations of independence. From the beginning of the break-up of the Yugoslav federation, French policy has generally been labelled as pro-Serb. Action initiated by the government depended on the analyses carried out by those responsible for French foreign policy. In effect, the President of the Republic, together with the minister for Foreign Affairs, made a special claim for the rights of minorities, rights which, for example, were not guaranteed under the Constitution of the Republic of Croatia, before Germany promised to recognize the latter. Consequently, as far as France is concerned, recognition of the seceding republics could only take place when these rights were guaranteed. Moreover, those responsible for French foreign policy considered that any recognition of the federal republics who intended to leave the Yugoslav federation could only exacerbate the dispute. Events outside Yugoslavia also played a part. It was only when the end of the USSR was seen inevitable that the President and the minister for Foreign Affairs began talking of possible recognition. In the end, above all, France recognized the republics of Slovenia and Croatia in order to safeguard "European unity", at the instigation of Germany, who made the opening move.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1996_num_27_3_2800