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Titre Les entreprises d'État après le socialisme : pourquoi et comment les privatiser rapidement
Auteur Pavel Pelikan
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 26, no 2, juin 1995 Politiques publiques dans les économies en transition
Rubrique / Thématique
Politiques publiques dans les économies en transition
Page 5
Résumé Parmi tous les problèmes de la transition post-socialiste, le plus controversé est celui de la privatisation. La discorde continue à régner quant aux modalités et à la rapidité du processus de privatisation des nombreuses entreprises d'État, certains soutenant même qu'il ne faut pas les privatiser du tout. Ces désaccords sont dus à l'absence d'une argumentation théorique claire et admise par tous, expliquant pour quelles raisons la propriété privée des entreprises s'impose, faute de quoi l'issue de la question dépendra arbitrairement des préférences idéologiques de chacun. L'article présente cette argumentation et montre ce qu'elle implique quant au rythme et à la méthode de la privatisation post-socialiste. La démonstration se fonde sur les recherches antérieures de l'auteur, consacrées à la rareté de la compétence économique et à l'efficience de son allocation dans la société. Le problème bien connu de l'allocation du talent rare de manager soulève, comme le montre l'auteur, le problème corrolaire de l'allocation de la compétence rare de propriétaire. C'est pour que ce problème, crucial du point de vue de l'efficience sociale, soit convenablement résolu que la propriété privée et transférable des entreprises s'impose. En ce qui concerne la rapidité et les modalités de la privatisation post-socialiste, il en résulte qu'il faut privatiser aussi rapidement que possible toutes les entreprises étatiques et que la méthode des bons d'investissement, associés à la libre participation des fonds d'investissement et à la libre activité du marché secondaire, est celle qui convient le mieux. Comparativement à la théorie courante de l'incitation, l'argument de la compétence s'exprime avec plus de force en faveur de la propriété privée et transférable des entreprises, mais s'avère aussi plus favorable à la redistribution des revenus et à la protection sociale, à condition toutefois que cela concerne les personnes et non les entreprises.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais State-owned enterprises after socialism : why, and how to privatize them rapidly. The problem of privatization appears to be the most controversial problem of post-socialist transition. There is still much disagreement on how and how fast to privatize the great number of state-owned enterprises, and there are even arguments claiming that these entreprises should not be privatized at all. This disagreement is seen to be caused by the lack of a clear and generally recognized analytical argument why firms should be owned privately, which leaves this problem to arbitrary ideological preferences. The paper provides such an argument and shows what it implies for the speed and the method of post-socialist privatization. The argument is based on the author's earlier study of scarce economic competence and the efficiency of its allocation in society. The well-known problem of allocation of scarce managerial talents is shown to raise the twin problem of allocation of scarce competence for ownership. It is for an efficient solution of this problem, shown to be crucial for social efficiency, that private and tradeable ownership of firms proves indispensable. The implications for the speed and the method of post-socialist privatizations are that all the state-owned enterprises should be privatized as rapidly as possible, and that a suitable privatization method is the one by investment vouchers with free entry for investment funds and unrestrained secondary trading with shares. Compared to the usual incentive arguments, the competence argument brings stronger support to private and tradeable ownership of firms, but is more favorable to income redistribution and social security, provided that this concerns persons and not firms.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1995_num_26_2_2724