Titre | Usages politiques et appropriation « populaire » d'une tradition « réinventée » : la Fête des Ponts à Limoges | |
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Auteur | Cyrille Rougier | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 23, no 92, 2010 Ancrages politiques | |
Rubrique / Thématique | Dossier : Ancrages politiques |
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Page | 125-143 | |
Résumé |
Parmi les mécanismes de légitimation du personnel politique, la démonstration d'une proximité aux classes populaires demeure un élément central et doit régulièrement être réactivée par ces agents à travers différentes pratiques : serrage de mains, inaugurations, etc. La tentation est alors forte de ne voir ces « usages politiques du populaire » que sous un angle utilitariste. Élaborée à partir de l'étude d'une « fête populaire », cette contribution, mêlant démarches ethnographique et socio-historique, vise au contraire à démontrer la complexité des mécanismes à l'œuvre dans les échanges opérés entre personnel politique et membres des classes populaires. La prise en compte du contexte politique ainsi que des dispositions sociales des agents étudiés permet ainsi de mieux saisir les conditions dans lesquelles la référence au populaire peut constituer pour certains d'entre eux une ressource dans le champ politique tout en les contraignant à se conformer à un certain nombre d'attentes, liées au rôle endossé. De même, l'étude en pratique de ces mécanismes d'instrumentalisation du populaire amène à dépasser la vision de membres des classes populaires simplement « passifs ». On observe en effet des pratiques d'« engagement » très intenses de leur part qui, au-delà des formes de domination subies, constituent pour eux autant de marges d'autonomie symbolique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Among the mechanisms of legitimization of the political staff, showing closeness to the working classes is a key element which must be regularly reactivated through various practices: handshakes, inaugurations, etc. It is therefore tempting to consider such “political uses of the popular” from a strictly utilitarian point of view. Through the study of a popular festival (“Fête des Ponts”), on the basis of ethnographical and socio-historical approaches, this contribution attempts on the contrary to shed light on the complexity of the mechanisms involved in the exchanges between political staff and members of the working class. Taking into account the political context as well as the social dispositions of the agents, the study underlines the conditions in which the reference to the “popular” can represent for some of them a resource in the political field while forcing them to conform to a number of expectations related to the role they assume. The study of the actual ways in which the “popular” is instrumentalised also leads one to mitigate the vision of purely passive working class members. Indeed, very strong forms of ‘commitment' can be noted which provide them with some margin of symbolic autonomy transcending the forms of domination they encounter. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_092_0125 |