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Titre La loyauté de l'Église russe vis-à-vis du pouvoir soviétique. Réflexions autour de la déclaration du métropolite Serge
Auteur François Euvé
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 24, no 3-4, septembre-décembre 1993 Passé et présent religieux en Russie
Rubrique / Thématique
Passé et présent religieux en Russie
 L'Eglise orthodoxe russe et son héritage soviétique
Page 107
Résumé L'histoire des relations entre l'État soviétique et l'Église orthodoxe est une histoire singulière dans la mesure où, jamais auparavant, aucune instance politique n'avait été aussi loin dans la tentative d'éliminer systématiquement toute forme de religion. Comment le groupe religieux le plus important du pays a-t-il pu survivre toutes ces années ? C'est une question qui interroge non seulement l'historien des religions mais aussi le théologien. Le but de cet article est de tenter de comprendre, par-delà les positions pragmatiques, dictées par l'urgence de la survie, quelles sont les composantes ^fondamentales de l'attitude de l'Église dans ce contexte inédit. Sa loyauté vis-à-vis de l'État soviétique est plus qu'une simple coexistence. Elle possède une justification, dont les bases se veulent théologiques. En contrepoint, il est intéressant de mettre à jour ce que recouvrent les arguments des adversaires résolus de la « déclaration de loyauté ». Leur " défense de la véritable Église » est-elle théologiquement justifiée ? Avant de mener cette analyse, il est nécessaire de replacer la déclaration dans son contexte, en remontant, non seulement aux années de l'instauration du pouvoir soviétique, mais aussi, même sommairement, à la situation de l'Église orthodoxe à la veille de la Révolution.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The Russian Church and its loyalty to the Soviet State. Some reflections on the declaration of Metropolitan Serge. The history of relations between the Soviet State and the orthodox Church is a singular one, in the sense that never before had any political authority gone so far in its attempt at the systematic elimination of all forms of religion. How was the largest religious group in the country able to survive all those years ? This is a question which exercises not only the religious historian but the theologian as well. The purpose of this article is to try to understand, beyond the pragmatic solutions dictated by the urgent need to survive, the fundamental elements constituting the Church's attitude in this new context. Its loyalty to the Soviet State is more than mere coexistence ; the justification for it has a basis in theology. On the other hand, it is interesting to throw some light on the arguments adduced by those firm opponents of the " declaration of loyalty ". Is their " defence of the true Church " theologically justified ? Before proceeding with this analysis, it is necessary to re-situate this declaration in its context, by going back to the establishment of Soviet power, but also to an examination, however cursory, of the position of the orthodox Church on the eve of the Revolution.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1993_num_24_3_2630