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Titre Autogestion et privatisations en Yougoslavie
Auteur Michel Drouet
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 23, no 2-3, juin-septembre 1992
Page 59
Résumé Bien qu'ayant depuis les années 50 un marché des biens et services, le système économique yougoslave reste marqué jusqu'à la fin des années 80 par la propriété sociale des moyens de production. Ce régime de propriété serait à l'origine d'une relative inefficience dans l'affectation des ressources, notamment celle du capital (capacité d'autofinancement des entreprises réduite, persistance d'une contrainte budgétaire douce) d'où l'acuité du thème de la privatisation des actifs des entreprises. Un programme de privatisation détermine les acteurs à l'origine du processus, les modalités du transfert des actifs (gratuit/payant, dans ce cas à quel prix) et le type d'actionnariat recherché (étranger/national, diffus/concentré). Les programmes définis en Yougoslavie jusqu'à l'été 1991 retiennent l'ensemble des modalités possibles hormis la distribution gratuite des actifs ; compte tenu de l'autogestion et de la faiblesse de l'épargne nationale, ils privilégient de fait l'actionnariat des salariés. En découlent la lenteur du processus de privatisation et des limites aux effets positifs attendus de la privatisation, ce qui conduit a remettre au premier plan la restructuration des entreprises demeurant sociales ainsi que la modification des relations, héritées de l'autogestion, des entreprises avec le secteur bancaire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Self-management and privatization in Yugoslavia. Although in has had a goods and services market since the 1950's, the Yugoslav economic system was still, until the end of the 1980's, characterized by social ownership of the means of production. This system of ownership lies at the root of relative inefficiency in the use of resources, particularly capital (enterprises hampered in their scope for self-financing, a persistently soft budgetary constraint), hence the urgency of the calls for privatization. A privatization programme determines the participants from the start of the process, likewise procedures for the transfer of ownership (free or paying, in the latter case at what price), and what kind of shareholding is sought (foreign or national, widespread or concentrated). Those programmes drawn up in Yugoslavia, up until the summer of 1991, cover all possible variations, with the exception of free distribution of assets, account being taken of self-management and the paucity of national savings. In practice, they favour the employee shareholder. All of this gives rise to delays in the process of privatization and limits the positive effects expected of privatization. Consequently, the authorities are impelled to give priority once more to the restructuring of enterprises which remain social, and to modify the relationships, inherited from self-management, between enterprises and the banking sector.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1992_num_23_2_1551