Contenu de l'article

Titre L'évolution de la politique de la science et du développement technologique et ses modes de financement en Hongrie
Auteur Agota Gueullette
Mir@bel Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest
Numéro vol 21, no 4, décembre 1990
Page 111
Résumé Dans le système centralement planifié, la politique de la science et du développement technologique était entièrement subordonnée aux objectifs politiques — une croissance économique rapide et autarcique — sans trop se préoccuper des critères économiques. La concurrence nationale ou internationale ne jouait guère. Avant 1970, la recherche se concentrait dans des instituts de l'Académie des sciences et était coupée de tout le processus d'application. Les équipes de recherche ont été supprimées dans les universités qui se cantonnaient à l'enseignement. Des instituts de l'Académie travaillaient pour les divers ministères de branche. Les entreprises avaient également certaines activités de recherche qu'elles finançaient avec leur propre fonds de développement technique. La quasi totalité de la recherche de l'Académie et des ministères de branche était financée par le Budget. Ce système a été modifié dans les années 1970 en conséquence de l'introduction du Nouveau Mécanisme Économique. De nombreux instituts de recherche appliquée se sont mis à travailler sur contrat. Les ministères ont vu leur rôle s'accroître. Le financement par le Budget a été gelé à son niveau de 1969 d'où un ralentissement de la recherche fondamentale financée par le Centre. Ensuite, le processus de réforme a connu un temps d'arrêt et il y avait toujours aussi peu de concurrence : l'innovation et la propension des entreprises à innover en ont évidemment été affectées. Si un « marché de la science » n'a pas pu se développer, ce fut également en raison de la position de monopole dont bénéficiaient les instituts de recherche spécialisés. Après 1978, les mesures restrictives découlant de la crise de la balance des paiements n'ont pas épargné la recherche scientifique dont les moyens financiers ont été réduits. Mais beaucoup d'instituts ont réussi à accroître leurs ressources grâce à des contrats et des commandes. Depuis 1985, le financement est accordé à des projets plutôt qu'à des instituts. Mais la part de la recherche fondamentale continue à diminuer et de nombreux projets ont été suspendus, faute de moyens. En théorie, les sources de financement de la R.-D. n'ont rien de mystérieux : elles proviennent du Budget, du Fonds centralisé de développement technique et des entreprises. Mais en pratique, c'est la confusion qui règne. En outre, la coordination des programmes de recherche laisse sérieusement à désirer.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais The evolution of science policy and technological development in Hungary, and their financing Under the centrally planned system, science policy and technological development were wholly subordinated to policy goals, designed to achieve rapid autarkic growth with minimum attention paid to economic criteria. There was little competition, domestic or international. Before 1970, research was concentrated in institutes of the Academy of Sciences and cut off from its application. Research teams were abolished while universities were confined to teaching. The various branch ministries were linked with specific research institutes of the Academy. Some research was also conducted at enterprise level and financed out of its own technical development fund. The Academy and the branch ministries were almost wholly budget-financed. The system was modified in the 1970's as part of the introduction of the New Economic Mechanism. Many institutes of applied research began to work on contract. The ministries played an increased role. The budget financing was frozen at its 1969 level so that centrally financed fundamental research was scaled down. However, the economic reform process was halted, there was little real competition, and this affected innovation and the willingness of enterprises to innovate. A "science market" failed to develop also because of the monopoly position of specialized research institutes. After 1978, restrictive measures linked to the balance of payments crisis hit scientific research, which financial means were cut. But many institutes succeeded to increase their revenue from contracts and commissions. From 1985 on, financing came to be based rather on specific projects than on specific institutes. However, the share of fundamental research continued to fall and many projects could not be financed at all. The financial sources of R&D are seemingly clear : the Budget, the Centralized Technical Development Fund and enterprises. But in practice, the various financial means have become intricate and confusing. Furthermore, there is a notable lack of coordination of research programmes.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/receo_0338-0599_1990_num_21_4_1478