Titre | Trois petits tours et puis s'en va... : Marxisme et programme de Bad Godesberg du Parti social-démocrate allemand | |
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Auteur | Karim Fertikh | |
Revue | Sociétés contemporaines | |
Numéro | no 81, 2011 Théories en milieu militant | |
Page | 61-79 | |
Résumé |
Bad Godesberg (1959) serait pour le marxisme du SPD le moment d'une mort sans phrase dans un programme qui ne fait pas référence à Karl Marx. Cet article s'interroge sur la trajectoire de cette référence savante à Marx au sein du SPD à partir des processus concrets d'écriture de ce célèbre programme. Il identifie une séquence dans ce travail d'écriture : entre mars 1958 (projet de programme de Stuttgart) et novembre 1959 (programme de Bad Godesberg), la référence à Marx est abandonnée. Il s'agit de décrire les mécanismes concrets de cette disparition de Marx et montre qu'elle résulte pour partie des transformations des rapports de force intrapartisans après 1945. La modification de la morphologie du personnel intellectuel « programmateur » et le déplacement concomitant des équilibres intrapartisans la rendent possible. Les « intellectuels » ne sont plus, au contraire des années 1920, les hommes d'État sociaux-démocrates dominants ; le « marxisme » n'est plus la doxa d'une classe dirigeante. La référence à Marx est portée par un groupe d'experts fortement dotés en capital intellectuel, mais marginaux dans l'espace partisan et, à ce titre, incapables de faire officialiser leur compromis programmatique dans la lutte intrapartisane. Cet article constitue donc, tout à la fois, une réflexion sur la genèse des programmes et une révision de l'historiographie faisant de Bad Godesberg une nécessité historique. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SOCO_081_0061 |