Contenu de l'article

Titre « Réduire le temps d'attente et de passage aux urgences » : Une entreprise de « réforme » d'un service public et ses effets sociaux
Auteur Nicolas Belorgey
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 189, septembre 2011 L'évaluation : contextes et pratiques
Page 16-33
Résumé Si la genèse des entreprises de réforme du secteur public en France a fait l'objet de travaux scientifiques, la question des effets de ces entreprises est restée relativement peu étudiée. Cet article s'y attache par le biais d'une enquête de quatre ans dans le secteur hospitalier français : dans des services d'urgence au cours des années 2000. Il montre d'abord comment une agence ministérielle cherche à convertir ce qui est perçu par les hospitaliers comme des problèmes liés à une insuffisance de moyens en problèmes d'organisation et de « performance », notion qui recouvre en fait une volonté d'augmenter les cadences de soin, d'accroître la productivité apparente du travail. Cette volonté réformatrice est ensuite diffractée dans le secteur hospitalier, en fonction notamment des trajectoires sociales des soignants. Enfin, cette volonté s'incarne finalement dans certaines pratiques médicales qui induisent une dégradation de la qualité des soins, visible en particulier sous la forme de retours plus fréquents des patients.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais While social scientists have studied the emergence of public sector reform in France, they have rarely addressed the impact of such reforms. This paper addresses this issue on the basis of a four-year study of the medical sector conducted in French emergency services in the 2000s. It shows how a governmental bureau seeks to transform what hospital workers perceive as problems related to insufficient resources into problems of organization and “performance” – a notion that actually intends to increase the pace of care-giving and immediate work productivity. These reformist plans are then diffused throughout the hospital sector, through the pathways constituted by the social trajectories of the care personnel. Finally, this reformist project takes the form of specific medical practices that lead to a lesser quality of care, which becomes particularly visible in the greater frequency of patient comebacks after a first release.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_189_0016