Titre | Les Garifunas : Entre « mémoire de la résistance » aux Antilles et transmission des terres en Amérique centrale | |
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Auteur | Nicolas Rey | |
Revue | Cahiers d'études africaines | |
Numéro | no 177, 2005 Varia | |
Page | 132-163 | |
Résumé |
En 1802, des Noirs libres issus de Saint-Vincent et de Saint-Domingue, îles de la Caraïbe échappant alors à l'influence française, fondent la ville de Livingston, sur la côte atlantique du Guatemala, en plein territoire espagnol. Encore aujourd'hui, leurs descendants, les Garifunas, rappellent régulièrement dans les rituels ne devoir leur survie en Amérique centrale qu'à la résistance première des ancêtres, menée aux Antilles (XVIIe-XVIIIe siècles). En retraçant cette histoire, nous constaterons que derrière « l'arbre » de la fondation de Livingston, au Guatemala, se cache une « forêt », celle effectivement d'hommes qui luttèrent pour la terre et la liberté, en étant impliqués directement et dans la continuité, des Révolutions française et haïtienne (1791-1804), aux indépendances du Nouveau Monde. En confrontant cette histoire reconstruite à partir de documents écrits extraits des archives du Guatemala, de Cuba et de Guadeloupe, avec l'histoire orale et les rituels des Garifunas aujourd'hui, il est également apparu que ce passé de résistance reste de nos jours central pour l'unité et le contrôle de l'ensemble du groupe : après enquêtes sur le terrain, il s'avère que les trois fondateurs de Livingston identifiés, impliqués dans les soulèvements aux Antilles contre les colons il y a plus de deux cents ans, détiennent toujours aujourd'hui le contrôle sur la terre et le culte des ancêtres garifunas à travers leurs descendants directs d'Amérique centrale. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_177_0132 |