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Titre Le nouveau visage de l'esclavage au XXe siècle
Auteur Suzanne Miers
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 179-180, 2005 Esclavage moderne ou modernité de l'esclavage ?
Page 667-688
Résumé Au début du XXe siècle, l'esclavage de possession était illégal en Occident mais très répandu dans toute l'Afrique, au Moyen-Orient et dans d'autres régions. Les esclaves n'avaient aucun droit et leur asservissement était à vie et héréditaire. Dans les années 1920 et 1930, la Société des Nations (SDN) mit en place des commissions pour s'informer sur l'esclavage « sous toutes ces formes ». Ces commissions élargirent la définition de l'esclavage pour y inclure le travail forcé, le mariage forcé, le mariage des enfants, l'héritage des veuves, l'adoption d'enfants en vue de leur exploitation, la mise en gage d'êtres humains, le servage et la servitude pour dettes. L'Organisation internationale du travail (OIT) enquêta sur le travail forcé, et des conventions furent alors signées contre l'esclavage et le travail forcé. Après la Seconde Guerre mondiale, les Nations Unies et l'OIT continuèrent leurs enquêtes sur la servitude et la dénégation des droits de l'Homme. L'esclavage de possession fut rendu illégal partout dès 1970, même s'il persistait dans quelques endroits reculés. Toutefois, d'autres formes d'exploitation, connues aujourd'hui sous le nom d'« esclavage contemporain », connaissaient un grand développement. Parmi elles figurent la servitude pour dettes, la prostitution forcée, le trafic d'êtres humains, le travail des enfants, l'exploitation de la main-d'oeuvre, le tourisme sexuel, les enfants-soldats et l'adoption d'enfants en vue de leur exploitation. Elles sont toutes alimentées par les disparités de richesse entre les nations, les petites guerres, l'amélioration des communications, le blanchiment de l'argent et la montée du crime organisé. Cet article retrace les changements en termes de formes et de définitions de l'esclavage au XXe siècle et évalue l'action prise par la SDN, les Nations Unies, sans oublier les organisations non gouvernementales toujours plus nombreuses.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_179_0667