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Titre « Comme des esclaves », ou les avatars de l'esclavage métaphorique
Auteur Alain Morice
Mir@bel Revue Cahiers d'études africaines
Numéro no 179-180, 2005 Esclavage moderne ou modernité de l'esclavage ?
Page 1015-1036
Résumé Génériquement nommées, selon les institutions et les auteurs, « travail forcé » ou « esclavage (moderne) », voire « traite des êtres humains », certaines formes contemporaines de sujétion continuent d'être qualifiées en référence aux formes historiques de l'esclavage grec, africain et américain. Correspondant à une définition extensive et morphologique, l'esclavage métaphorique ainsi repensé range pêle-mêle un ensemble hétéroclite de rapports d'oppression et de mise au travail basés sur la contrainte et la menace, rencontrés notamment dans la servitude pour dettes, les sweat shops et la prostitution. Sont visés aussi le salariat et la condition domestique des épouses et diverses modalités d'exploitation acceptée. Au-delà des emplois contestables d'une terminologie qui désignait à l'origine un mode d'appropriation pérenne de personnes considérées comme des choses et constitutif de classes sociales spécifiques, l'article propose de centrer l'analyse critique sur deux questions. D'une part, celle de l'interprétation du succès de l'esclavage métaphorique, qui paraît renvoyer à une conception généalogique des rapports sociaux. D'autre part, celle de l'efficacité des moyens de la lutte que prétendent mener organisations internationales et humanitaires contre un ensemble de fléaux aussi mal circonscrits intellectuellement, dans un contexte où s'observe une large contribution dudit « esclavage » à la valorisation du capital à l'échelle mondiale, notamment à travers le fait migratoire.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=CEA_179_1015