Titre | Politiques monétaires : l'histoire sans fin | |
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Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) | |
Numéro | no 119, octobre 2011 Perspectives économiques 2011-2012 | |
Rubrique / Thématique | Études spéciales |
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Page | 223-246 | |
Résumé |
Les banques centrales sont toujours confrontées au problème de la trappe à liquidité qui freine la transmission de la politique monétaire à l'ensemble des marchés financiers. Malgré les doutes subsistant sur l'efficacité des actions prises jusqu'ici, de nouvelles mesures ont été annoncées en septembre et en octobre 2011. Au sein de la zone euro, la recrudescence des tensions sur les marchés interbancaires de la zone euro ont poussé la BCE à renouveler les opérations exceptionnelles de refinancement à long terme et à lancer un second programme d'achats d'obligations sécurisées. Ces annonces font notamment suite à celle de la Banque d'Angleterre le même jour prévoyant une nouvelle vague d'achats d'obligations publiques pour un montant de 75 milliards de livres sterling. Quant à la Réserve fédérale, elle a maintenu son engagement de laisser le taux directeur entre 0 et 0,25 % au moins jusqu'en milieu d'année 2013. À travers l'opération twist, la Réserve fédérale prévoit également de modifier la structure en augmentant la maturité des titres publics qu'elle détient. Enfin, la Banque du Japon continue également poursuit ses achats de titres publics.
Ces décisions marqueraient également la volonté de la Banque d'Angleterre, de la Réserve fédérale et de la Banque du Japon de continuer à faire pression sur les conditions de financement à long terme. Or, l'évolution des taux d'intérêt à long terme conditionne l'efficacité de la politique budgétaire, en réduisant d'une part les effets d'éviction financière et en assurant la soutenabilité des trajectoires de dette publique qui dépend crucialement de l'écart entre le taux de croissance du PIB et le taux d'intérêt. De fait, ces mesures d'assouplissement quantitatives mises en oeuvre aux États-Unis et au Japon accompagnent la mise en oeuvre de nouveaux plans de relance budgétaire et garantissent ainsi une meilleure coordination des politiques économiques. Si le gouvernement britannique a fait le choix d'une forte restriction budgétaire, il bénéficierait cependant des actions entreprises par la Banque d'Angleterre pour atténuer l'impact récessif des plans d'austérité. Comparativement à ses homologues, la zone euro disposerait alors de marges de manoeuvre à la fois en termes de baisse des taux d'intérêt mais également afin d'améliorer la coordination entre politiques monétaire et budgétaire. La BCE pourrait renforcer et élargir sa politique d'achats de titre pour faire pression à son tour sur les taux longs. En intervenant sur les marchés pour acheter des titres grecs ou italiens, la BCE a avant tout cherché à préserver la stabilité financière eu égard à la forte exposition du système bancaire européen sur les titres de dette souveraine et à assurer, dans l'attente d'une solution pérenne, la viabilité de la zone euro. La BCE pourrait donc à l'image des autres banques centrales amplifier sa politique d'achat de titres afin de peser plus largement sur les taux d'intérêt publics à long terme de l'ensemble de la zone euro. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=REOF_119_0223 |