Titre | Châteauvallon : de la résidence à la résistance | |
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Auteur | André Videau | |
Revue | Hommes et migrations | |
Numéro | no 1197, avril 1996 Antiracisme, multiculturalisme, minorités | |
Rubrique / Thématique | Chroniques Initiatives |
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Page | 43 | |
Résumé |
Une nouvelle vague migratoire moyen-orientale aux portes de l'Argentine : La communauté arabe s'est «dissoute » dans l'Argentine du début de ce siècle, certes, mais une renaissance de l'immigration en provenance du Moyen-Orient s'effectue actuellement aux portes de ce pays. Dans la zone dite des «trois frontières », que la province argentine de Misiones partage avec le sud du Brésil et l'est du Paraguay, une véritable communauté arabe s'est formée au cours de ces dernières années.
Selon des estimations brésiliennes, 12 000 arabophones -des Libanais pour l'essentiel -vivent actuellement dans l'agglomération transfrontalière de Foz de Iguaçu (Brésil) et de Ciudad del Este (Paraguay), dont la population totale est estimée à 200 000 personnes, à quelques kilomètres de la ville argentine de Puerto Iguaçu. La plupart de ces immigrants se consacrent au commerce d'articles textiles et électroniques, tout comme d'autres étrangers coréens, taïwanais... La zone franche que constitue le «Braguay », pour reprendre le sobriquet donné à la frontière brésilienne et paraguayenne, offre en effet d'immenses opportunités d'affaires aux immigrants qui ont la bosse du commerce. «A Ciudad del Este, la moitié des 5 000 commerces sont arabes », affirme Hussein Teiyen, dirigeant de la chambre de commerce de cette ville anciennement appelée Puerto Stroessner. «Les Libanais se sont installés ici essentiellement pour des raisons politiques, après la guerre de 1975 », ajoute Mohamad Ibrahim Barakat, secrétaire au commerce et à l'industrie de la municipalité de Foz de Iguaçu. Selon ce Brésilien, membre d'une des rares familles libanaises qui se soient installées dans la zone des «trois frontières » dès le début du siècle, «60 % des Arabes du "Braguay" sont arrivés au cours de ces dix dernières années ».
Cette immigration a-t-elle réveillé pour autant la sensibilité ethnique des «Turcos » argentins ? Tant le Centre d'études islamiques de Buenos Aires que la chambre de commerce argentino-arabe indiquent qu'aucun véritable lien entre les deux communautés moyen-orientales ne s'est créé. Deux caractéristiques importantes les séparent : 95 % des Arabes du «Braçjuay » sont musulmans, et leurs cousins argentins ne sont plus arabophones. Hussein Teiyen, porte-parole de fait de la communauté libanaise de Ciudad del Este, apporte une autre explication, quelque peu abrupte, de ce manque de solidarité : «Nous avons peu de liens avec les Argentins parce qu'ils ont une économie instable, et ils préfèrent magouiller au lieu de travailler ! » Les Arabes de Foz et de Ciudad vont-ils savoir, grâce à l'islam, mieux sauvegarder leurs traditions que leurs cousins argentins du début du siècle ? Probablement. Mais Mohamad Ibrahim Barakat fait la remarque suivante :
«Voyez ces femmes qui portent le voile islamique. Elles le laisseront tomber, vous verrez, après cinq ans d'Amérique du Sud ! » Installé sur les collines qui dominent la ville de Toulon, Châteauvallon — et son Théâtre national de la danse et de l'image — est un des hauts lieux de la création artistique tant en matière théâtrale que chorégraphique ou musicale, mais aussi un foyer de rencontres et d'échanges. Lors des dernières élections municipales, la ville de Toulon a pris la couleur du Front national... et Châteauvallon est passé à la «résistance». Les principaux épisodes de son histoire sont retracés ici à partir d'un entretien avec son directeur, Gérard Paquet. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | https://www.persee.fr/doc/homig_1142-852x_1996_num_1197_1_2664 |