Titre | Jouer les bons citoyens. Les effets contrastés de l'engagement au sein de dispositifs participatifs | |
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Auteur | Julien Talpin | |
Revue | Politix | |
Numéro | vol. 19, no 75, septembre 2006 Dispositifs participatifs | |
Rubrique / Thématique | Dossier : dispositifs participatifs |
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Page | 13 | |
Résumé |
Le paradigme délibératif, aujourd'hui dominant dans le champ des théories de la démocratie, repose sur une hypothèse anthropologique forte : la délibération aurait pour vertu de modifier les préférences et l'identité des citoyens en les orientant vers le bien commun. Les présupposés épistémologiques de cette approche (inspirée de la psychologie expérimentale et des sciences cognitives, qui mettent l'accent sur le for intérieur des individus) apparaissent néanmoins erronés. Parce que les opinions individuelles sont le fruit de leurs conditions de production et de leur contexte d'expression, et parce que les décisions prises au sein des dispositifs participatifs où se déploie la délibération sont le fruit des arguments effectivement avancés plus que des préférences supposément possédées, l'étude des effets de la délibération doit se concentrer sur le discours des acteurs en situation, sur l'espace d'interaction où les individus discutent, échangent et agissent de concert, et prennent occasionnellement – selon la situation – le rôle collectivement construit de « bons citoyens. » La compétence civique dans des espaces participatifs requiert ainsi de s'exprimer conformément à une grammaire publique délibérative qui, si elle rejette les postures trop ouvertement politisées, n'est pas proprement apolitique puisqu'elle suppose l'expression d'arguments compatibles avec l'intérêt général. Ces règles grammaticales implicites que font respecter les participants réguliers et intégrés poussent les acteurs à modifier leurs arguments et à endosser le rôle de bons citoyens. La participation à des arènes délibératives peut ainsi se traduire par des bifurcations argumentatives et trajectorielles chez certains interactants qui jouent alors pleinement leur rôle de bon citoyen. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Playing the good citizen The deliberative paradigm, prominent in the field of democratic theory, is based on a strong anthropological assumption : deliberation would have the virtue to shape citizens' preferences and identities orientating them towards the common good. The epistemological groundings of this approach inspired by experimental psychology and cognitive sciences that put the emphasis on the inner self appear nevertheless inappropriate. As individual opinions are the product of the context in which they are expressed and given that decisions taken in deliberative arenas are the result of actually expressed arguments, the study of the impact of deliberation should focus on actors discourses in situation, on the space of interactions where people talk, argue and act together, and eventually play the collectively constructed role of “good citizen”. Civic competence in participatory institutions therefore require following a deliberative public grammar that rejects overly politicised postures but imply the expression of arguments compatible with the common good ; which from this perspective, does not appear a-political per se. These implicit grammatical rules enforced by regular and integrated participants push actors to shift their arguments and take the role of good citizens. Participation in deliberative arenas can thus produce argumentative and trajectory shifts among the interactants who can therefore play fully their role of good citizens. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=POX_075_0011 |