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Titre Artisan, de l'homme de métier au gestionnaire ?
Auteur Caroline Mazaud
Mir@bel Revue Travail et emploi
Numéro no 130, avril-juin 2012 Diriger une PME
Page 9-20
Résumé La division du travail idéaltypique dans l'artisanat est une division du travail par classe d'âge impliquant l'exercice commun du métier et la maîtrise de l'ensemble du procès de fabrication par les travailleurs de l'atelier, qu'ils soient ouvriers ou patrons. Ceux-ci suivent un même cheminement socioprofessionnel : passant par une norme identique d'acquisition des savoirs, ils adhèrent à un même modèle de réussite sociale par l'installation. Ils sont alors unis par une sorte de miroir identificatoire, socle des régulations de l'artisanat. La réalité aujourd'hui observée s'éloigne de ce modèle de métier. Depuis les années 1980, le contexte législatif et institutionnel s'est en effet transformé, élargissant les frontières de l'entreprise artisanale et réduisant les freins à l'installation. Ainsi, la division du travail artisanal tend à se redéfinir. Comparant « entrants » et « sortants » de l'artisanat, nous avons pu observer une tendance à la séparation entre les activités de production et de gestion, ce qui diminue de fait, la pratique commune du métier entre salariés et patrons de l'artisanat. Le recrutement des artisans s'ouvre aussi, entraînant la coexistence de cursus socioprofessionnels variés. Finalement, l'artisanat qui constituait une filière de promotion ouvrière est aujourd'hui également un filet de sécurité pour des reconvertis issus des classes moyennes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The idealtypic division of labour in the craft industry is a division of labour by age group implying the common exercise of the job and the control of the whole process of production by the workers of the workshop, may they be employees or bosses. These two follow the same socio-professional trajectory: going through an identical standard of knowledge acquisition, they subscribe to the same model of social success consisting in setting up on one's own. They are then united by a kind of identifying mirror which constitutes the basis of the craft industry's regulations. Today, the reality we have been able to observe grows away from this traditional model. Since the 1980s, the legislative and institutional context has indeed evolved, widening the borders of the craft company and taking the brakes off setting up. Thus, the division of labour in the craft industry tends to redefine itself. We can observe a tendency of the activities of production and management to become separate, decreasing, de facto, the common practice of the job between employees and bosses. The way craftsmen are recruited also tends to widen, so that varied socio-professional paths co-exist more and more. Finally, the craft industry that traditionally constituted a sector of social promotion for working-class people also becomes a safety net for reconverted workers coming from the middle classes.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TE_130_0009