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Titre Ce que font les combatants lorsqu'ils ne combattent pas. Regards croisés sur les guérilleros du PKK et les commandos de l'armée turque
Auteur Olivier Grojean, Sümbül Kaya
Mir@bel Revue Pôle Sud
Numéro no 37, 2012/2 Société civile et Démocratie en Europe du Sud
Rubrique / Thématique
Arena
Page 97-115
Résumé Cet article entend observer et disséquer le quotidien singulier des groupes armés, en analysant ce qu'il induit sur la prise et la tenue des rôles combattants. En prenant pour cas pratique à la fois les commandos de l'armée turque et les guérilleros du PKK, il s'agit de distinguer les logiques qui relèvent plus spécifiquement d'une institution singulière de celles qui sont le fait des dynamiques conflictuelles et violentes propres au conflit kurde de Turquie. Nous soutenons que c'est l'intériorisation de la discipline au quotidien, dans la continuité de la socialisation primaire dispensée dans les institutions scolaires ou au contraire en rupture avec elle, qui, dans un contexte de guerre favorisant la remise de soi et l'assujettissement, permet la production et la tenue des rôles combattants. Notre raisonnement, qui suit une gradation de la socialisation la plus formelle à la plus informelle, s'articule en trois temps : la formation préalable et continue des combattants d'abord, l'influence du contexte guerrier sur l'incorporation quotidienne des règles et normes institutionnelles ensuite, la constante reproduction informelle de la différenciation culturelle et de la figure de l'ennemi enfin.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais This paper aims at observing and dissecting the unusual daily life of armed groups, through the analysis of its impact on the taking and holding of fighting roles. By choosing both the commandos of the Turkish army and the PKK guerillas as practical cases, the aim is to distinguish between logics that fall more specifically within an specific fighting institution and logics that involve violent and conflictual dynamics characteristic of the Turkey-Kurd conflict. We argue that the internalization of discipline on a daily basis, in the continuity of primary socialization provided in educational institutions or otherwise out with her, which, in the context of war favoring the delivery of self and the subjection, allowing the production and the holding of fighters roles. Our argument starts with the most formal socialization and ends with the most informal, and is divided into three parts: first, the preliminary and continuous training of fighters, secondly the influence of warfare context on the daily incorporation of institutional rules and standards, and lastly the constant informal reproduction of cultural differentiation and of the figure of the enemy.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=PSUD_037_0097