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Titre « On n'est jamais aussi bien que dans sa famille » : Les « politiques du retour » des victimes de la traite des êtres humains en Bulgarie
Auteur Nadège Ragaru
Mir@bel Revue Actes de la recherche en sciences sociales
Numéro no 198, juin 2013 Prostitution : L'appropriation sécuritaire d'une cause victimaire
Page 51-58
Résumé Au début des années 2000, des « politiques du retour » des personnes identifiées comme victimes de la traite des êtres humains ont été formulées en Bulgarie au croisement entre injonctions internationales et mobilisations associatives. L'objet du présent article est d'explorer ces dispositifs en prenant pour site d'observation les refuges au sein desquels les victimes reçoivent une assistance psychosociale. Retracer la carrière de ces hébergements éclairera un processus d'institutionnalisation en pointillés, liée à l'émergence d'une « société de projets » où les programmes d'aide, souvent éphémères, reflètent les concurrences et glissements dans les constructions de la traite en problème public. L'étude des opérations à travers lesquelles les personnels soignants tentent de rendre lisible la condition des victimes mettra par ailleurs en évidence l'existence de tensions entre pratiques d'assignation identitaire et postulats d'identité aliénée, gestion individualisée et profilage, administration d'une immobilité et parcours migratoires, au cœur de l'échec des politiques de « réintégration sociale ».
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais “There is no better place than one's family”In the early 2000s, the Bulgarian government has formulated “return policies” targeting people identified as victims of human trafficking, in response to international injunctions and NGO pressures. This paper explores these policies on the basis of observations of the refuges where the victims receive psychological and social assistance. By reconstructing the development of these refuges, it sheds light on a surreptitious process of institutionalization, connected with the emergence of a “project society” in which assistance programs are often ephemeral and reflect competing and changing views in the framing of human trafficking as a public issue. The analysis of the operations through which care workers try to make the condition of victim legible underscores the tension between the assignation of identities and the assumption of an alienated identity, between individualizing relationships and profiling, and between the administration of immobility and migration trajectories that explains the failure of these policies of “social reintregration.”
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_198_0051