Titre | Femmes de maison : Les avatars boliviens du réglementarisme | |
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Auteur | Pascale Absi | |
Revue | Actes de la recherche en sciences sociales | |
Numéro | no 198, juin 2013 Prostitution : L'appropriation sécuritaire d'une cause victimaire | |
Page | 79-92 | |
Résumé |
En Bolivie, les maisons de prostitution fonctionnent sur les vestiges d'un réglementarisme importé d'Europe à la fin du XIXe siècle. Depuis la fin de la claustration des femmes dans les années 1990, le système s'est recentré autour de l'obligation du contrôle vénérien. Se dévoile alors une configuration originale où la survivance formelle du réglementarisme coercitif s'est faite équivoque, offrant aux prostituées une marge d'autonomie face aux tenanciers et aux clients. Ces accommodements ont permis au système de gagner en légitimité malgré la ratification par la Bolivie des principales conventions internationales abolitionnistes. Pour le comprendre, cet article revient sur les évolutions récentes du réglementarisme bolivien et sa coexistence ambiguë avec la législation abolitionniste du pays. Il aborde ensuite le fonctionnement des maisons, leur recrutement et la manière dont les prostituées se sont approprié le système au point de brouiller les pistes analytiques entre ce qui pourrait être identifié à de la traite avec ses victimes hétéronomes mais que les femmes interprètent comme une opportunité. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Women in brothels In Bolivia, prostitution establishments operate on the basis of the remnants of a regulatory framework imported from Europe at the end of the 19th century. Since the claustration of prostitutes came to an end in the 1990s, the system has shifted to the compulsory control of STDs. This has given rise to an unprecedented situation, in which the informal persistence of coercive regulations has become equivocal and provided the sexual workers with a degree of autonomy in their relationship to procurers and clients alike. These accommodations have allowed the system to increase its legitimacy despite the fact that Bolivia has ratified the major international conventions in favor of the abolition of prostitution. In order to understand this phenomenon, the paper dwells on the recent evolutions of the Bolivian regulatory framework and on its ambivalent coexistence with the abolitionist legislation of that country. It then analyzes the ways in which prostitution establishments operate, their recruitment patterns, and how sex workers have taken advantage of the system to an extent sufficient to blur the analytical distinction between what could be identified as human trafficking, with its heteronomous victims, and what the sex workers interpret as an opportunity. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ARSS_198_0079 |