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Titre Sur la justice globale : leçons de Platon, Rawls et Ishiguro
Auteur Nancy Fraser
Mir@bel Revue Socio
Numéro n° 1, mars 2013 Penser global
Rubrique / Thématique
VARIA
Page 121
Résumé Pour Platon, la justice était la vertu maîtresse, celle qui ordonne toutes les autres. Pour John Rawls, elle était la « première vertu des institutions sociales », celle dont l'objet était « la structure de base de la société ». Malgré leur pouvoir d'évocation, la signification de ces deux revendications est devenue moins évidente au XXIe siècle. Que signifie, après tout, l'évocation de « la structure de base de la société » dans un monde globalisé ? Et qui « compte » comme un sujet de la justice, quand des processus engendrant tous les jours des injustices transgressent allégrement les États nationaux ? Pour clarifier ces questions, je me suis tournée vers une œuvre de fiction récente. Le roman de Kazuo Ishiguro Auprès de moi toujours dépeint les petites vies et les espoirs rabougris d'un sous-prolétariat de clones, créés dans le but de fournir des parties de leur corps aux « originaux ». Je me propose ici de lire cette œuvre comme une analyse de l'exploitation transnationale aujourd'hui, et d'en tirer un certain nombre de « leçons » concernant la manière dont nous devrions réfléchir à la justice dans un monde globalisé.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais For Plato, justice was the master virtue, the one that orders all the others. For John Rawls, it was “the first virtue” of social institutions, which concerns the “basic structure of society.” Powerfully suggestive, these claims of Plato and Rawls no longer wear their meanings on their sleeves in the 21st century. What does it mean, after all to speak of the “basic structure of society” in a globalizing world? And who counts as a subject of justice when the processes that generate injustice routinely transgress the borders of territorial states? To clarify these matters, I turn to a recent work of literary fiction. Kazuo Ishiguro's novella, Never Let Me Go portrays the stunted lives and hopes of an underclass of clones, created to supply body parts for “originals.” Reading this work as a commentary on transnational exploitation today, I draw some “lessons” about how we should think about justice in a globalizing world.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://socio.revues.org/275