Titre | André Gorz était-il un écologiste ? | |
---|---|---|
Auteur | Françoise Gollain | |
Revue | Ecologie & politique | |
Numéro | no 44, 2012 Penser l'écologie politique en france au XXe siècle | |
Rubrique / Thématique | Penser l'écologie politique en France au XXe siècle |
|
Page | 77-91 | |
Résumé |
André Gorz fut un représentant éminent d'un courant antiproductiviste, anticapitaliste et critique de la technoscience. Cependant, son engagement durable envers l'existentialisme place son œuvre en tension avec certaines prémisses de l'écologie et lui confère une position unique au sein du marxisme vert contemporain. Cette contribution explore, avec une référence particulière à ses ouvrages moins connus antérieurs aux années 1970, la nature particulière du matérialisme et de l'antidéterminisme gorziens. L'influence des thèses phénoménologiques de Husserl et Merleau-Ponty et du concept sartrien du « pratico-inerte » sur sa conceptualisation des facteurs écologiques est mise en exergue. L'analyse conduit alors à apprécier la richesse et les limites d'une orientation anthropocentrique radicale dans le champ de l'écologie, qui se manifeste par une forte relativisation de la détermination par la nature, et est indissociable d'une définition du mouvement écologique en termes culturels comme défense du « monde vécu ». En conclusion, l'auteur, à la suite d'une approche nuancée des écrits gorziens, invite à développer une histoire et une pensée complexes de l'écologie politique, en posant la question toujours ouverte des racines de la crise actuelle du capitalisme. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Résumé anglais |
A leading thinker of the French school of thought characterised by a radical anticapitalist critique of productivism and the domination of science, André Gorz's enduring commitment to existentialist philosophy leads nonetheless to tensions between his analyses and some fundamental Green premises, and places him in a unique position within Green Marxism. This paper explores the nature of Gorz's materialism and anti-determinism, with reference to his lesser known publications written prior to the 1970s. Attention is drawn to the influence of Husserl's and Merleau-Ponty's phenomenological theses, as well as of the Sartrean concept of “pratico-inerte” on his theorisation of ecological factors. The analysis leads to an appreciation of both the richness and the limitations of such a radically anthropocentric stance in Green philosophy, which is expressed by downplaying the role of natural determinism, and is related to his definition of the Green movement primarily in cultural terms as a defence of the “lived world.” The author concludes with an invitation to develop a complex history of Green thought and a subtle approach to Green theoretical matters generally, most particularly regarding the unresolved issue of the roots – ecological, technical, financial, etc. – of the current crisis of the capitalist system. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
|
Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOPO_044_0077 |