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Titre Rio+20 : la victoire du scénario de l'effondrement ?
Auteur Denis Chartier, Jean Foyer
Mir@bel Revue Ecologie & politique
Numéro no 45. 2012 Écologie et politique, vingt ans après?
Rubrique / Thématique
Dossier : Écologie et politique, vingt ans après...
Page 117-130
Résumé La Conférence des Nations unies pour le développement durable de juin 2012 (CNUDD Rio+20) a déçu. Ses résultats ne sont pas en adéquation avec l'urgence écologique, sociale et économique, et aucune alternative ne semble vraiment émerger. Dans un contexte de crise économico-financière mondiale et de basculement des rapports de forces géopolitiques au profit des pays émergents, Rio+20 marque, à différents égards, un retour à une logique de realpolitik. Non seulement le multilatéralisme semble en panne, mais une vision intégrée du développement durable marque le pas face au retour à un développementalisme dur, dans un marché mondial dérégulé. La prégnance du secteur privé dans les modes de gestion de l'environnement et l'incapacité à prendre en considération la question de la finitude des ressources constituent d'autres manifestations de ce « réalisme » politique. Rio+20 marque enfin la grande difficulté des mouvements sociaux (qu'il s'agisse de ceux présents au Sommet des peuples ou dans l'enceinte de la conférence officielle) à peser sur les politiques internationales. Bien qu'il soit difficile de faire un bilan définitif de Rio+20 quelques mois après la fin de la conférence, rien ne prédispose à la structuration, pourtant urgente, des institutions et des paradigmes qui permettront de mettre en place les politiques de l'anthropocène.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais The United Nations Conference on Sustainable Development held in June 2012 (UNCSD Rio+20) has disappointed many participants and observers. Its results are seen as somewhat inadequate in the face of the urgency of the ecological, social and economic situations and no clear alternative has emerged. In a context of global financial crisis and of transformation of geopolitical relations in favour of emergent nations, Rio+20 marks a return to the logic of realpolitik. Not only does multilateralism seem exhausted, but an integrated vision of sustainable development is losing steam to the hard form of developmentism still promoted in the deregulated world market. The increasing presence of the private sphere in the modes of management of the environment and the incapacity of the international community of truly taking into account the finitude of resources are manifestations of this political realism. Rio+20 reveals the difficulties that social movements (be they those present at the People's Summit or those accredited to partake in the official conference) have in truly impacting on international politics. Although it is difficult to draw a definitive assessment of Rio+20 so soon after the end of the conference, nothing seems to predispose the structuration – nevertheless urgent – of institutions and paradigms that will facilitate a politics of the Anthropocene.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=ECOPO_045_0117